Une pluie de nouveaux contrats, un financement obtenu in extremis, quelques pépins avec la Bourse de Toronto... Prosep (T.PRP) multiplie les annonces depuis une semaine. Un bon signe aux yeux du président, Jacques Drouin, qui souhaite oublier la récession et passer enfin à autre chose.
Prosep, qui vend des équipements capables de séparer l'eau du pétrole aux compagnies pétrolières, a annoncé jeudi avoir raflé deux nouveaux contrats totalisant neuf millions. Les équipements vendus seront installés sur des plateformes offshore au large de la Malaisie.
L'entreprise avait aussi annoncé le 6 octobre un financement de 11,1 millions et une nouvelle alliance avec Flint Energy, un fournisseur d'équipements à l'industrie des sables bitumineux. Un autre contrat de 2,7 millions a aussi été annoncé mardi.
«Les deux dernières années ont été difficiles. Mais dans les 10 à 12 mois, on a fait des changements majeurs dans l'entreprise. Les nouveaux contrats qui entrent - et on s'attend à en avoir d'autres très prochainement - sont le résultat tangible des efforts faits à l'interne», a dit M. Drouin à La Presse Affaires.
Le patron de Prosep s'est expliqué du même souffle sur les problèmes d'éprouve l'entreprise avec la Bourse de Toronto. Le TSX a annoncé le 7 octobre avoir entamé un examen pour voir si Prosep devait être radiée de la Bourse.
Selon M. Drouin, cette révision découle du financement annoncé le 6 octobre et au cours duquel des investisseurs dont Investissement Québec, le fonds de capital-risque québécois Cycle-Capital et Fondaction ont acheté pour 11,1 millions d'actions de l'entreprise.
M. Drouin explique que cet important financement a dû être fait rapidement parce qu'un paiement de l'entreprise venait à échéance. Prosep a alors demandé une exemption au TSX pour être en mesure de conclure le financement sans passer par toutes les procédures normales qui s'appliquent dans ces cas.
«L'exemption a été accordée. Mais dans ces cas-là, un examen relatif à la radiation est automatiquement enclenché. Ils vont regarder si on remplit toujours les critères d'admissibilité à la Bourse - et c'est le cas. Comme équipe de gestion, on n'a aucun doute qu'on répond aux critères», a expliqué M. Drouin.
Le titre de Prosep [[|ticker sym='T.PRP'|]] se transigeait à 6 cents jeudi à 15h00 à la Bourse de Toronto, en hausse d'un cent ou 10%. Le titre a déjà dépassé les 90 cents en 2007.
Prosep, qui a déjà affiché la croissance la plus rapide de toutes les entreprises canadiennes, a vécu la crise du crédit comme une claque au visage. L'entreprise a vu les marchés des capitaux chavirer alors qu'elle traînait une dette considérable, ce qui est rapidement devenu un problème. Au même moment, ses clients mettaient un frein à leurs investissements.
Aujourd'hui, M. Drouin dit avoir fait le ménage. L'entreprise a profité de l'acquisition de l'un de ses concurrents (Natco) par une plus grande entreprise (Cameron) pour aller y recruter des employés d'expérience.
Prosep a aussi formé une co-entreprise avec la coréenne Kolon pour percer dans ce pays d'Asie, «le plus gros marché au monde de construction de plateformes pétrolières», dixit M. Drouin.
L'entreprise a finalement revu son offre commerciale en intégrant davantage ses technologies pour qu'elles soient plus alléchantes pour les clients.
«On veut devenir une entreprise qui se tient debout toute seule, dit M. Drouin. Il faut sortir de l'âge du startup et de l'adolescence. Il fallait donner un coup de barre, on l'a fait, et on croit qu'on en voit aujourd'hui les résultats.»