Le conglomérat américain United Technologies (UTX) a annoncé mercredi le lancement d'une offre publique d'achat amicale sur l'équipementier aéronautique Goodrich (GR).

United Technologies (UTC) indique dans un communiqué avoir conclu un «accord pour racheter Goodrich au prix de 127,50$ US par action réglables en numéraire». Le groupe précise que son offre valorise son compatriote à 18,4 milliards de dollars US, montant qui comprend une dette nette de 1,9 milliard de dollars US.

L'action Goodrich avait clôturé à 109,49$ US mercredi soir à New York.

L'acquisition de Goodrich compléterait l'offre d'UTC dans le domaine de l'aéronautique, où le groupe est déjà présent avec les moteurs d'avions Pratt & Whitney et les hélicoptères Sikorsky, en lui apportant un acteur mondial dans le domaine des systèmes et services destinés aux marchés de l'aérospatiale, de la défense et de la sécurité.

UTC précise qu'il compte financer cette acquisition en s'endettant et en procédant à une augmentation de capital devant lui fournir le quart des fonds nécessaires à l'opération.

Le groupe indique que le rachat de Goodrich devrait lui permettre de renforcer sa «position sur le marché de l'aérospatiale civile, en pleine croissance».

L'opération doit encore recevoir l'approbation des autorités de la concurrence et des actionnaires de Goodrich pour pouvoir être menée à bien, indique UTC, précisant que ses ventes mondiales devraient atteindre 66 milliards de dollars US en 2011 en intégrant Goodrich, soit 8 milliards de plus que son objectif financier, qu'il a confirmé.

Alors que le conglomérat Tyco International (société américaine désormais immatriculée en Suisse) a dévoilé ses intentions de se scinder en trois sociétés indépendantes, UTC poursuit sa stratégie d'intégration.

Goodrich Corporation, ainsi qu'elle est connue aujourd'hui, est née en 1870. Fondée par un certain Benjamin Goodrich, la société était au départ spécialisée dans la transformation du caoutchouc. Selon son site internet, son premier véritable produit fut une lance à incendie.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, l'entreprise a accompagné l'essor de l'aviation. Devenue numéro un mondial du pneu dans la décennie 1980, après un mariage avec Uniroyal, elle décida d'abandonner définitivement ce secteur d'activité pour se recentrer sur l'aéronautique.

La société, qui produit notamment des trains d'atterrissage, ainsi que des roues et des freins pour les avions, affirme employer aujourd'hui 25 000 personnes, disposer de plus de 80 usines réparties dans 18 pays, et compter des clients dans le monde entier.

Aux termes de l'accord conclu entre UTC et la direction de Goodrich, cette entreprise devrait être fondue dans une division opérationnelle nouvelle baptisée UTC Aerospace Systems.

Celle-ci sera dirigée par Marshall Larsen, actuel PDG de Goodrich et basée à Charlotte, en Caroline du Nord, où se trouve le siège social de Goodrich, indique UTC.

UTC, qui détient également les ascenseurs Otis, les systèmes d'air conditionné Carrier et qui est présent dans le domaine de la lutte contre l'incendie (UTC Fire and Security) a précisé que le rachat de Goodrich devrait avoir des effets positifs sur son résultat par action au bout de la deuxième année après l'acquisition de cette entreprise.