«On est sur un nuage jaune. Je me suis mis à genoux devant la télé tantôt. Quand Voeckler a réussi à garder le maillot, tous les employés regardaient ça. On vit ça très intensément.»

Rejoint jeudi à St-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, Louis Garneau jubilait. À des milliers de kilomètres de là, le coureur français Thomas Voeckler venait de conserver son maillot jaune, consacrant sa position de meneur pour une dixième journée de ce Tour de France.

L'excitation de M. Garneau s'explique facilement: Thomas Voeckler est habillé de vêtements Louis Garneau de la tête aux pieds, une visibilité incroyable pour le manufacturier de vêtements et d'équipement de vélo québécois.

«Au niveau des retombées économiques, c'est fabuleux. Le fait d'être vu dans 160 pays...Je peux vous dire que le téléphone sonne! Ça vient donner un sens au travail de tout le monde ici.»

Louis Garneau ne veut pas donner de chiffres exacts, mais il dit avoir déboursé entre 500 000$ et un million de dollars pour rafler la commandite avec l'équipe française Europcar.

Après les vêtements, les casques, les lunettes et les souliers, l'entreprise québécoise pourrait-elle fournir des vélos Louis Garneau lors d'un prochain Tour de France?

«Ça me trotte dans la tête», admet le fondateur et président, qui explique toutefois qu'il faudra voir si le jeu en vaut la chandelle.

Une commandite de vélo coûterait de deux à cinq millions, dit M. Garneau. Et si le réseau de distribution de vêtements Louis Garneau étend déjà ses tentacules dans 45 pays, ce n'est pas le cas des vélos, qui ne sont vendus pour l'instant qu'au Québec et au Japon.

Bref, avant de stimuler la demande de vélos, Louis Garneau devra s'assurer de pouvoir y répondre.

«Ça prendrait trois ans avant de préparer le réseau international de bicyclettes. S'il n'est pas prêt, c'est carrément un coup d'épée dans l'eau. Mais c'est quelque chose qu'on va analyser comme il faut. Je vous dirais que c'est presque un fantasme!»