Durement touché par la crise, le centenaire Samsonite, groupe n°1 mondial des bagages, a renouvelé sa stratégie sous l'impulsion d'un nouveau PDG: il table désormais sur un rebond très net en 2010 et envisage une introduction en Bourse d'ici deux ou trois ans.

Fondé en 1910 au Colorado, le groupe a traversé au cours des deux dernières années «une période traumatisante», a résumé récemment à Paris son PDG Tim Parker, lors d'une rencontre avec des journalistes.

Le groupe, qui porte son nom actuel depuis 1965 en référence au personnage biblique Samson pour mieux souligner la solidité de ses produits, a vu ses ventes s'effondrer de près de 18% en 2009, à 1,03 milliard de dollars. Son résultat brut d'exploitation (Ebitda) a été divisé par deux à 58 millions.

«Fin 2008, nous perdions de l'argent tous les mois», se souvient M. Parker, PDG du groupe depuis deux ans.

Racheté en 2007 par le fonds britannique CVC Capital Partners, qui le contrôle aujourd'hui encore à 55%, Samsonite rompt sous l'impulsion de Tim Parker avec la stratégie mise en place par ses prédécesseurs, qui «voulaient en faire la Bentley ou la Maserati du bagage», se rappelle le Britannique.

«J'adorerais vendre des bagages extrêmement chers, comme Louis Vuitton, mais Louis Vuitton le fait mieux», sourit-il. La stratégie qu'il met en place se résume en une formule simplissime: «back to basics» - retour aux fondamentaux.

Cette nouvelle stratégie et les impératifs de gestion de la crise ont abouti à des mesures de réduction de coûts drastiques, à une simplification de la structure de direction et à un recentrage du groupe sur son coeur de cible - des bagages solides, légers, haut de gamme mais sans être luxueux (512$ pour une valise de 70 litres de la dernière gamme du groupe).

«Il faut prouver aux clients que cela vaut le coup de payer plus pour nos produits», souligne M. Parker.

Profitant de la reprise de l'économie mondiale et notamment de la reprise du trafic aérien, le groupe s'est rapidement relevé de la crise.

Il envisage même désormais d'engranger un résultat brut d'exploitation record en 2010, de l'ordre de 150 à 170 millions de dollars. Son chiffre d'affaires devrait dépasser 1,1 milliard de dollars.

Le PDG de Samsonite voit désormais l'avenir avec confiance.

«Il y a en ce moment de grandes opportunités» pour le groupe, martèle-t-il.

«La société entrera sans doute en Bourse dans les deux ou trois prochaines années», annonce-t-il, «à New York, Londres ou Hong Kong».

«Nous devons aller là où les investisseurs nous manifesteront de l'intérêt», poursuit-il, se disant persuadé que le groupe pouvait être «très attractif» pour les investisseurs institutionnels.

Plus généralement, le PDG de Samsonite évoque également la possibilité de faire des acquisitions au cours des prochaines années, sans plus de précision.

En ligne de mire, un objectif: «Le groupe doit pouvoir doubler de taille d'ici quatre ans» et réaliser des ventes de l'ordre de 2 milliards de dollars, assure Tim Parker.

Samsonite emploie actuellement plus de 5000 personnes dans le monde. Ses trois principaux marchés sont les États-Unis (24%), la Chine (7%) et l'Inde (6%).