Le français Yoplait, numéro deux mondial des produits laitiers frais, devrait être fixé sur son sort dans les mois à venir alors que le fonds d'investissement PAI Partners qui possède 50% de son capital a confirmé lundi qu'il comptait céder ses parts courant 2011.

Le fonds européen, entré au capital de Yoplait en 2002, va nommer «fin septembre, début octobre» des banques d'affaires chargées de piloter la vente de ses parts. La cession pourrait être réalisée «à la fin du premier trimestre 2011 au mieux», selon un porte-parole du fonds interrogé lundi par l'AFP.

L'autre moitié du capital de la marque à la petite fleur est détenue par la coopérative laitière Sodiaal, qui compte conserver sa participation.

PAI Partners table en priorité sur des «candidatures venant d'industriels» et non de fonds d'investissement, et se dit «totalement ouvert» quant à la nationalité des repreneurs de ses parts.

«Pour nous, ce peut être des Européens, des Américains, des Chinois (...). Le marché du frais fermenté est un marché très embryonnaire en Inde et en Chine, et sur lequel les États-Unis sont quasiment considérés comme un pays émergent», explique le porte-parole du fonds.

«Il y a des enjeux de développement qui sont énormes, qui font qu'on ne peut pas dire à quel prix cela va partir», ajoute-t-il.

Le groupe américain General Mills, qui produit notamment les glaces Häagen-Dazs mais fabrique aussi les produits Yoplait aux États-Unis depuis 1977, envisagerait de racheter le groupe français, affirmait dimanche le journal britannique The Sunday Times.

«On imagine bien qu'il (General Mills) va être intéressé mais on n'a rien reçu. Il y a une différence entre dire "nous ça nous intéresse" et ensuite regarder le dossier, proposer un prix, etc.», explique le porte-parole de PAI.

General Mills compterait mettre 1,2 milliard de dollars sur la table pour racheter Yoplait, un geste qui serait lié à leur désaccord sur une licence de distribution, écrit le Sunday Times, citant des sources proches du dossier.

Interrogée dimanche par l'AFP, une porte-parole de General Mills avait indiqué que le groupe avait «pour habitude de ne pas répondre aux rumeurs ou de commenter des spéculations».

Le 11 septembre, General Mills avait affirmé avoir reçu en début de mois une lettre du groupe Sodima (l'ancien nom de Sodiaal) souhaitant mettre fin au contrat de licence qui permet à l'américain de fabriquer et distribuer des produits Yoplait outre-Atlantique, dans un document transmis à la SEC, l'autorité boursière américaine.

Ce contrat, qui relève du droit français, est renégociable en 2012, mais General Mills estime que la licence est perpétuelle et non renégociable selon les termes du droit américain, et a demandé l'arbitrage d'un juge pour régler le désaccord.

«Nous continuons de discuter avec Sodima et nous sommes confiants sur la résolution de ce différend», dont la teneur n'est pas dévoilée, affirmait toutefois General Mills dans son document.

Selon le Sunday Times, d'autres groupes pourraient être intéressés par Yoplait, comme le suisse Nestlé ou l'américain Pepsi.

Yoplait, présent dans 50 pays, compte 1500 salariés, dont 1300 en France. La marque réalise un chiffre d'affaires d'environ 3,5 milliards d'euros dans le monde, en direct et via des franchisés.

Il s'agit de la deuxième marque mondiale de produits laitiers frais. Le marché américain représente 48% des volumes de la marque Yoplait, indique le site internet du groupe de produits laitiers.