Des coûts de transport plus élevés, des conteneurs plus rares sur les mers et des travailleurs chinois mieux payés. C'est le genre de cocktail qui a poussé MEGA Brands(MB.TO) à augmenter au maximum sa production à son usine de Saint-Laurent.

Après avoir évalué les coûts de production ici et en Chine, a expliqué hier le grand patron de MEGA Brands, Marc Bertrand, l'entreprise a décidé d'augmenter sa cadence localement. «On voit actuellement une assez bonne augmentation (de la production) à notre usine de Montréal», a-t-il dit lors d'une conférence avec les analystes financiers, dans le cadre du dévoilement des résultats du deuxième trimestre.

L'usine de 800 000 pieds carrés emploie quelque 700 travailleurs actuellement. Pas d'embauches prévues. L'augmentation de la cadence passe par une plus grande automatisation.

«C'est sûr que si on rajoute des machines, on peut toujours augmenter la production», explique en entretien Éric Laniel, directeur de la trésorerie et des relations avec les investisseurs.

M. Laniel souligne que les produits réalisés à Montréal sont souvent ceux qui nécessitent beaucoup d'espace dans les conteneurs, comme des Maxi Bloks, qui sont «pleins d'air», dit-il.

L'usine montréalaise a longtemps été perçue comme un poids anachronique dans une industrie occidentale du jouet délocalisée en Chine. Plus maintenant, souligne l'analyste Gerrick Johnson, de BMO Marché des capitaux à New York. «Ça leur donne de la flexibilité, ce que plusieurs fabricants de jouets n'ont pas.»

M. Johnson avait aussi une autre bonne note pour le fabricant montréalais qui a frôlé la faillite l'an dernier: ses résultats du deuxième trimestre grandement améliorés. «Tous leurs résultats sont évidemment meilleurs que l'an passé, mais aussi au-delà de nos attentes», a-t-il dit.

Hier, le titre de MEGA Brands est demeuré stable à 48 cents dans un marché en forte baisse.

Les revenus de MEGA Brands se sont élevés à 78,8 millions US au deuxième trimestre, en hausse de 12% par rapport à la même période l'an dernier. La perte de 13,3 millions US de l'an dernier s'est aussi transformée en un bénéfice net de 1,2 million US. Ce sont principalement les ventes de jouets qui expliquent la progression du chiffre d'affaires. Elles ont bondi de 30%, principalement au Mexique et dans les marchés émergents, là où MEGA Brands avait été durement frappée par la crise l'an dernier.