La société minière Rio Tinto a annoncé jeudi avoir reçu une offre ferme pour l'acquisition d'une participation de 61 % dans Alcan Engineered Products, excluant la division du câble.

Cette offre, dont la valeur n'a pas été dévoilée, a été présentée par des fonds affiliés à la firme américaine Apollo Global Management et par le Fonds stratégique d'investissement (FSI), créé par l'État français en 2008.

Apollo détiendrait une participation de 51 % et le FSI, de 10 %. Rio Tinto contrôlerait 39 % d'Alcan Engineered Products.

Le siège social d'Alcan Engineered Products se trouve à Paris. Cette division de Rio Tinto Alcan regroupe une partie des activités de l'ancienne société française Pechiney, qu'Alcan avait acquise en 2003. Dans la presse française, on a évoqué jeudi une renaissance partielle de Pechiney.

Alcan Engineered Products, spécialisée dans les produits usinés pour l'aéronautique, le bâtiment et l'automobile, compte 10 000 employés, dont 5000 en France, mais aucun au Canada. Ses revenus annuels ont atteint 3,8 milliards de dollars US en 2009.

Cette vente s'inscrit dans le cadre des efforts du géant minier australo-britannique pour se départir d'actifs non essentiels dont il est devenu propriétaire quand il a acheté Alcan pour 38,1 milliards US, en 2007.

Ces ventes, notamment celle des activités d'emballage d'Alcan, ont permis à Rio Tinto de récolter 3,6 milliards US pendant le premier semestre de 2010 et quelque 10,3 milliards US depuis 2008.

La dette de Rio Tinto est maintenant de 12 milliards US, contre 18,9 milliards US en date du 31 décembre.

Mercredi, Rio Tinto Alcan, filiale montréalaise de Rio Tinto, a annoncé la vente de ses activités d'alumine activée de Brockville, en Ontario, à la société française Axens.

Les termes de l'entente avec Axens, une filiale d'IFP Energies nouvelles, n'ont pas été rendus publics par Rio Tinto Alcan.

La décision de vendre les installations de Brockville découle d'une évaluation stratégique de la division nord-américaine d'alumines de spécialité, a affirmé Frédéric Ramé, directeur des alumines de spécialité chez Rio Tinto Alcan.

L'établissement «a été très performant au fil des ans» et l'entreprise croit qu'il le demeurera, «notamment grâce aux nouvelles occasions de croissance dont il bénéficiera sous la direction d'Axens», a ajouté M. Ramé.

Rio Tinto Alcan a procédé à plusieurs changements stratégiques depuis son acquisition par le géant minier australo-britannique.

Mardi, sa filiale Câble Alcan a annoncé la fermeture de l'usine de fabrication de câbles Roseburg, en Oregon, d'ici la fin de l'année. Cette décision affecte 77 travailleurs.

Investissements au Canada

Par ailleurs, Rio Tinto Alcan a fait part jeudi de son intention de fermer et de démonter deux des séries de cuves de l'usine d'électrolyse de Kitimat, en Colombie-Britannique, afin de paver la voie à la construction de nouveaux édifices dans le cadre de la modernisation des installations. Ces travaux de préparation sont évalués à 50 millions US.

L'approbation finale pour l'ensemble des travaux de modernisation de Kitimat, évalués à 578 millions US, est attendue en 2011, tout comme celle de la phase I du projet AP50 au Saguenay, chiffrée à 429 millions US.

Les deux projets avaient été mis en veilleuse en 2009 en raison de la récession. Ils font partie des investissements en immobilisations de 15 milliards US en deux ans que Rio Tinto a confirmés jeudi dans le cadre de la publication du premier semestre de 2010.

Pendant cette période, les profits du géant australo-britannique ont plus que triplé grâce à une forte demande pour le minerai de fer provenant de la Chine et à une hausse des prix des matières premières, qui découle de la reprise économique.

Le bénéfice net semestriel s'est établi à 5,85 milliards US, comparativement à 1,62 milliard US pendant la même période de l'an dernier.