L'avion amphibie Seastar devrait amerrir à Saint-Jean-sur-Richelieu le 17 mai prochain.

Dornier Seaplane Company a finalement opté pour le Québec pour y installer l'usine d'assemblage de l'appareil de 10 places. Après avoir considéré des emplacements en Floride, en Alabama, au Québec et en Ontario, l'entreprise avait ramené le nombre de candidats à deux municipalités l'automne dernier: Saint-Jean-sur-Richelieu et North Bay, en Ontario.

Les dirigeants de Dornier ont expliqué qu'ils avaient sélectionné ces deux endroits en raison du bassin de main-d'oeuvre, des prix peu élevés des terrains et des infrastructures, de la proximité des fournisseurs et de la présence de cours d'eau pour les essais en vol.

 

C'est d'ailleurs un de ces fournisseurs, Pratt&Whitney Canada, qui avait suggéré à Dornier de regarder du côté du Québec. L'avionneur, contrôlé par la légendaire famille Dornier, avait aussi étudié la possibilité d'établir son usine à Trois-Rivières.

Dornier a longuement négocié avec Investissement Québec au sujet de l'aide qu'elle pourrait obtenir en vertu des programmes en place. Investissement Québec devrait d'ailleurs participer à l'annonce du 17 mai.

Le Seastar a été certifié aux États-Unis et en Europe au début des années 90. Quelques avions ont été fabriqués en Allemagne, mais le projet s'est buté à un manque de fonds.

La famille Dornier, active dans le milieu de l'aéronautique depuis le début du XXe siècle, a investi 150 millions US pour relancer l'appareil. Elle a voulu effectuer l'assemblage final en Amérique du Nord pour limiter les risques liés aux fluctuations de l'euro et pour se rapprocher de son principal marché. Dornier estime en effet que l'Amérique du Nord représente les deux tiers de son marché. À lui seul, le Canada devrait en représenter 40% en raison des nombreux plans d'eau qu'on y trouve. Le Seastar pourra se décliner en version affaires (pour les clients fortunés qui veulent aller au chalet), en version «navette» ou en version médicale.

L'appareil, qui coûtera environ 6 millions US, fait l'objet de 25 commandes. L'usine d'assemblage devrait entraîner la création de 150 à 200 emplois directs à Saint-Jean-sur-Richelieu, et de 70 à 75 emplois chez Pratt&Whitney Canada.

L'appareil compte deux turbopropulseurs, montés dos à dos au centre d'une aile qui est fixée au-dessus de la cabine au moyen de quatre pylônes. Il en existe deux prototypes.

Le Seawind

Un autre avion amphibie, le petit Seawind 300C, qui peut accommoder quatre passagers, est déjà assemblé à Saint-Jean-sur-Riche. L'appareil a effectué son premier vol en mars dernier et s'est envolé en direction d'Ottawa pour le programme d'essais qui devrait mener à sa certification.

L'usine de Seawind à Saint-Jean-sur-Richelieu compte présentement une vingtaine d'employés, mais la direction espère engager de 170 à 180 employés de plus d'ici la fin de l'été pour entamer la production.

Le petit appareil aux lignes futuristes, qui coûtera 350 000$US, fait l'objet d'une cinquantaine de commandes.

Le grand patron de Seawind, l'Américain Richard Silva, espère attirer des investisseurs additionnels. Il a acquis les actifs de l'entreprise qui avait entrepris de lancer le petit appareil, Advanced Aero Corporation, et qui avait mis fin à ses activités en 2007 après l'écrasement du prototype du Seawind 300C.

Investissement Québec avait perdu 1 million de dollars dans l'aventure. La société a choisi de ne pas remonter à bord.