Une société américaine, Pemco World Air Services, s'apprête à acquérir l'entreprise de maintenance d'avions ExelTech Aérospatiale, qui est sous la protection des tribunaux.

Du personnel a commencé à emballer l'outillage qui se trouve dans le hangar principal d'ExelTech à l'aéroport Montréal-Trudeau, ce qui a inquiété les employés de la petite entreprise québécoise mis à pied. Le syndic de faillite a toutefois soutenu que Pemco n'avait pas l'intention de déménager les activités d'ExelTech au sud de la frontière.

«Ils veulent continuer l'entreprise, a affirmé Yves Vincent, de la firme RSM Richter. Mais ils ne veulent pas exploiter de grand hangar. En fin de semaine, ils ont commencé à empaqueter les stocks qui sont dans le grand hangar pour le transférer dans un autre hangar. Il n'y a rien qui est retiré des lieux.»

ExelTech possède deux hangars à Montréal-Trudeau: un hangar principal récemment complété et un hangar plus petit où on effectuait de la maintenance légère. Ce vieux bâtiment devait être démantelé d'ici deux ou trois ans.

«Ce qui reste à finaliser, c'est quel hangar ils vont utiliser pour reprendre les activités», a indiqué M. Vincent.

Pemco, entreprise spécialisée dans la maintenance d'avions établie en Alabama et en Floride, n'a pas répondu aux appels de La Presse Affaires.

ExelTech s'est placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité le 4 février dernier. Elle a mis à pied la plupart de ses 550 employés à Montréal et à Québec.

L'entreprise avait connu un exercice 2008-2009 particulièrement difficile, avec une perte nette de 21,4 millions. Elle faisait également face à une sérieuse échéance, des débentures de 2,3 millions dues le 30 novembre 2009.

ExelTech avait réussi à mettre en place un plan de financement 7,7 millions avec la Société générale de financement du Québec (SGF) et la Banque de développement du Canada (BDC), mais la SGF a retiré son offre en décembre, indiquant simplement qu'ExelTech n'avait pas respecté un certain nombre de critères. La décision de la SGF avait automatiquement entraîné le retrait de l'offre de la BDC.

ExelTech a alors immédiatement retenu les services de RSM Richter pour entamer un nouveau processus de financement. Elle a également conclu une entente avec sa banque pour obtenir un soutien additionnel jusqu'à ce que le processus soit finalisé.

«La recherche d'un investisseur a commencé avant Noël et a été réactivée après le dépôt de l'avis d'intention de déposer une proposition (en vertu de la Loi sur la faillite)», a déclaré M. Vincent.

«C'est là que nous avons commencé à recevoir des offres. Il y avait des offres conditionnelles à du financement ou conditionnelles à des ententes avec le gouvernement, mais elles étaient moins intéressantes que l'offre de Pemco. C'est celle-ci qui permettait d'offrir l'occasion de continuer le fonds de commerce d'ExelTech.»

M. Vincent a indiqué que la vente d'ExelTech était sur le point d'être conclue, soit d'ici deux semaines.

Les créanciers seront appelés à voter sur la proposition d'ici de 45 à 60 jours.

«Une fois la transaction terminée, nous allons déterminer avec l'entreprise comment présenter cela aux créanciers», a-t-il déclaré.

En vertu d'un deuxième délai accordé par la Cour supérieure du Québec, ExelTech a jusqu'au 28 mai pour présenter sa proposition.