Les dirigeants de MEGA Brands (T.MB) ont eu beau appeler ça « des procédures accessoires », les actionnaires ont quand même fait reculer le titre du fabricant de jouets de près de 10% hier.

Dans un fort volume de deux millions et demi d'actions échangées, le titre de MEGA Brands a perdu jusqu'à près de 15 % pendant la journée à la Bourse de Toronto pour finir la séance avec un recul de XXX cents, à XXXX cents.

La raison de cette énième débâcle : MEGA Brands a annoncé avoir entamé « des procédures accessoires dans le but d'obtenir la reconnaissance aux États-Unis de son opération de restructuration de capital ». Ces procédures se font sous le Chapitre 15, et non le Chapitre 11, plus connu, de la loi américaine sur les faillites.

N'empêche, des journalistes financiers ont écrit que l'entreprise montréalaise se protégeait ainsi de ses créanciers.

Face à cette baisse marquée du titre - déjà fortement malmené, lui qui valait plus de 25 $ il y a trois ans - MEGA Brands a tenté de remettre les pendules à l'heure en milieu d'après-midi. « MEGA Brands souhaite démentir l'information publiée aujourd'hui selon laquelle elle aurait demandé la protection des tribunaux de la faillite aux États-Unis (...) Dans le cadre de ces procédures, la Société n'a pas demandé la suspension des recours engagés par quiconque, mais utilise plutôt ce processus pour faire reconnaître et appliquer la procédure canadienne aux États-Unis. »

Le titre a pris du mieux dans les minutes suivant la publication du communiqué, mais s'est remis à reculer par la suite.

Un porte-parole de l'entreprise, Éric Laniel, a expliqué en entretien que cette procédure au Canada s'effectue en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par action et non celle sur la faillite ou l'autre, sur l'arrangement avec les créanciers.

Pourquoi avoir recours aux tribunaux si on ne souhaite pas se protéger de ses créanciers ? « En faisant le processus avec la CBCA (Loi canadienne sur les sociétés par action d'Industrie Canada), explique M. Laniel, on met ça dans le ciment. » Autrement dit, les détenteurs de dette ou les actionnaires auront moins de recours puisque l'entente aura eu l'aval d'un tribunal, estime-t-il.

Ces procédures doivent permettre à MEGA Brands, après une importante injection de capital, de réduire sa dette d'environ 287 millions de dollars. Du même souffle, ses dépenses en intérêts diminueront de 30 millions.

S'ils acceptent l'entente le 16 mars, les actionnaires actuels ne détiendront plus que 10,9 % de la nouvelle MEGA Brands. En plus, si les nouveaux actionnaires décident d'exercer leurs bons de souscription, cette portion passera à 6,3 %.

Les détenteurs de débentures recevront « un peu plus de 20 cents » pour chaque dollar qui leur était dû, selon M. Laniel, alors que les créanciers s'en sortiront avec 70 cents par dollar, dont 60 cents en argent.