Le confiseur britannique Cadbury (CBY) a rejeté à nouveau lundi l'OPA lancée par le géant américain de l'alimentation Kraft Foods (KFT), l'accusant de vouloir le racheter au rabais, et a relevé au passage ses objectifs financiers à long terme.

Le confiseur britannique Cadbury a rejeté à nouveau lundi l'OPA lancée par le géant américain de l'alimentation Kraft Foods, l'accusant de vouloir le racheter au rabais, et a relevé au passage ses objectifs financiers à long terme.

«Kraft essaye de racheter Cadbury au rabais, pour apporter un peu de croissance à son modèle d'activité non-attractif de conglomérat à faible croissance», a déclaré à l'intention des actionnaires de Cadbury Roger Carr, le président du confiseur.

«Ne laissez pas Kraft voler votre entreprise avec son offre dérisoire», a-t-il lancé.

Le confiseur a réaffirmé, dans un document boursier, qu'il offrirait à ses actionnaires un maximum de valeur en restant indépendant, et a conforté cette assertion en relevant ses perspectives financières à long terme.

Il a dit notamment tabler sur une croissance organique de 5 à 7% par an (au lieu de 4 à 6%), une marge de rentabilité qui s'élevera entre 16 et 18% d'ici 2013 (au lieu d'une marge autour de 15% en 2011), et une croissance du dividende par action «à deux chiffres» à partir de 2010.

Kraft Foods a lancé le 9 novembre une offre publique d'achat et d'échange sur les actions de Cadbury, valorisant ce dernier autour de 10 milliards de livres (environ 17,3 milliards de dollars CAN).

Cadbury, qui avait déjà rejeté les avances informelles de Kraft, au motif que le prix qu'il proposait était «dérisoire», avait jusqu'à ce lundi pour publier sa réponse définitive à l'OPA du groupe américain.

Le groupe a par ailleurs continué à souffler le chaud et le froid sur la possibilité d'une surenchère d'un groupe concurrent, un sujet d'intenses spéculations à la Bourse de Londres.

Le groupe s'est gardé de toute mention, dans le document publié lundi, d'un éventuel chevalier blanc, alors que deux autres groupes de confiserie, le chocolatier américain Hershey et le groupe familial italien Ferrero, ont dit réfléchir à rentrer dans la bataille, et que le géant suisse Nestlé fait également figure d'acquéreur potentiel.

Mais lors d'une conférence téléphonique, le directeur général du groupe britannique Todd Stitzer a affirmé que des «tierces parties» avaient fait part de leur intérêt pour son groupe, sans préciser de quelles sociétés il s'agissait.

Il a critiqué un peu plus tard le profil de croissance de Hershey, centré sur le marché américain, laissant entendre qu'il n'était pas favorable à une fusion avec ce dernier.

Alors qu'on lui demandait si Cadbury pourrait tenter de racheter Hershey, dans le but de grossir et d'échapper à Kraft, il a battu en brèche une telle hypothèse.

«Nous avons une empathie culturelle vis-à-vis de Hershey, mais ils sont sur un marché sur lequel nous ne voulons pas dépenser notre argent», et «nous n'avons pas besoin de revirements stratégiques, de montages financiers ou d'une défense à la Pac-man (consistant à se lancer dans des acquisitions, pour échapper à un prédateur, ndlr)», a-t-il assuré.

Le mois dernier, M. Stitzer avait entretenu les espoirs d'une surenchère amicale de Hershey, en expliquant qu'il préfererait un rapprochement avec ce dernier plutôt qu'avec Kraft.

Hershey est déjà partenaire de Cadbury aux États-Unis, grâce à une licence qui lui permet de confectionner deux des produits du groupe britannique.