Nous avons une proposition à vous faire. Si vous ne devenez PAS président et chef de la direction de l'entreprise, nous vous verserons un million de dollars. D'accord?

Voilà la proposition qu'a faite CAE non pas à un, mais à deux hauts dirigeants de l'entreprise, tel qu'indiqué dans la plus récente circulaire de direction. La proposition a été acceptée par les deux personnes.

 

Le chef de l'exploitation, Marc Parent, et le président de groupe, Jeff Roberts, auront donc droit chacun à une juteuse prime si le poste de PDG leur est refusé. CAE, entreprise de simulateurs de vols de Montréal, appelle cette prime un «plan de rétention».

Plus précisément, la prime correspond au salaire de base de chacun (495 000$ ou 457 000$), plus un versement égal à la valeur de 50 000 actions ordinaires. En fonction du cours de l'action au 31 mars 2009, l'entreprise estime cette prime à 941 500$.

La prime est toutefois assortie de certaines conditions. Elle ne sera pas versée si CAE change de contrôle ou si la personne visée démissionne, décède, devient invalide ou est congédiée.

En somme, lorsque l'actuel PDG sexagénaire, Robert Brown, passera le flambeau, CAE versera environ un million de dollars à celui qui ne sera pas choisi par le conseil d'administration ou peut-être deux millions si les deux ne sont pas retenus.

Jointe au téléphone, la porte-parole de CAE, Nathalie Bourque, n'a pu nous donner de détails sur cette information de la circulaire de direction, étant à l'extérieur du bureau.

6,2 millions au PDG

Par ailleurs, la circulaire de direction révèle que le PDG, Robert Brown, a touché 6,2 millions de dollars au cours de l'exercice terminé le 31 mars 2009. Cette somme comprend un salaire de base de 1,1 million, plus une prime à court terme de 2,6 millions. À cela s'ajoute l'important versement annuel que CAE a fait à Robert Brown pour son régime de retraite. Pour la seule année 2008-2009, CAE a versé 2,3 millions à ce titre.

Robert Brown a cumulé 4,7 années de services, mais CAE lui en compte 8,84 pour son régime de retraite, si bien que sa prestation annuelle à vie était évaluée à 591 200$ au 31 mars 2009 et à 768 764$ lorsqu'il aura 65 ans.

La paye du patron de CAE, précisons-le, a beaucoup reculé cette année, puisqu'elle se chiffrait à 17,3 millions au cours de l'exercice précédent. Sa rémunération était alors composée de six différents éléments (salaires, primes, options, etc.).

Dans la circulaire, le comité des ressources humaines donne une série de détails sur la rémunération des hauts dirigeants. On y apprend que Robert Brown a touché une prime annuelle de 2,6 millions parce qu'il a dépassé la plupart des cibles qu'on lui avait fixées en début d'année.

Les revenus ont atteint 1,66 milliard de dollars, soit davantage que l'objectif de 1,61 milliard. De plus, le bénéfice a été de 200 millions (79 cents par action), soit davantage que l'objectif de 178 millions (70 cents par action). D'autres objectifs sont qualitatifs (consolider le leadership, développer les relations avec le gouvernement, promouvoir l'engagement des employés) et le conseil d'administration estime qu'ils ont été dépassés.

«Nous avons connu une excellente année 2008-2009 et la rémunération des dirigeants est fonction des résultats», dit Nathalie Bourque.

À la fin de l'exercice 2008-2009, soit le 31 mars, le titre de CAE valait 7,63$, soit 33,8% de moins qu'un an plus tôt. En comparaison, l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé de 35,1% sur la même période. Hier, le titre de CAE a clôturé à 6,76$, en baisse de 0,15%.