Pour la deuxième fois en moins d'un an, le géant Coca-Cola (KO) a choisi de renouveler une partie de son parc nord-américain de camions avec des modèles hybrides qui seront tous assemblés à l'usine Paccar de Sainte-Thérèse.

Le contrat d'une valeur au détail de quelque 20 millions de dollars sera réalisé en cours d'année.

Il prévoit la livraison de 150 camions tracteurs Kenworth T270 dotés de moteurs hybrides avec carburant diesel et de 35 camions à châssis T270 hybrides. Ces camions de classe 7 sont les deuxièmes plus lourds parmi la gamme Paccar-Kenworth et les plus gros véhicules hybrides nord-américains.

 

Sans être le pactole, le contrat apportera du travail aux quelque 400 travailleurs de l'usine, contraints au temps partagé en vertu d'une entente en vigueur au moins jusqu'à la mi-mai. Avant la première vague de licenciements en février 2007, l'usine employait environ 1000 personnes et produisait jusqu'à 70 camions par jour, comparativement à 28 ces jours-ci, selon Sylvain Martin, directeur adjoint des Travailleurs canadiens de l'auto auxquels les travailleurs de Sainte-Thérèse sont affiliés. Le directeur général de l'usine, Chakib Toubal Seghir, a envoyé La Presse au siège social.

«Il s'agit d'un assez gros contrat», reconnaît Jeff Parietti, porte-parole du fabricant joint par téléphone à Seattle.

En fait, grâce à cette deuxième commande, Coca-Cola Enterprises devient propriétaire du plus grand parc de camions hybrides en Amérique du Nord.

Ils sillonneront les routes du continent depuis Atlanta jusqu'à Vancouver et Washington, en passant par Boston, Las Vegas ou Montréal.

L'an dernier, l'entreprise d'Atlanta avait passé une première commande de 120 camions, aussi assemblés à Sainte-Thérèse. Elle avait auparavant acheté 20 camions hybrides d'International, concurrent de Paccar.

«Nous avons été ravis de notre achat chez Paccar et nous allons continuer d'investir dans la technologie hybride et dans le développement durable», confie à La Presse Fred Rosetti, directeur des affaires publiques du numéro un mondial des eaux gazeuses.

Les camions hybrides seront déployés un peu partout en Amérique du Nord au sein du parc de quelque 20 000 véhicules. M. Rosetti précise que Coca-Cola fait rouler ses camions pendant 14 ans en moyenne, grâce à un rigoureux programme d'entretien. Cela suppose néanmoins l'achat de quelque 1400 poids lourds tous les ans.

Coca-Cola étudie tous les types de véhicules qui contribuent à son programme de réduction des gaz à effets de serre, ce qui lui offre plusieurs options. Pour la Californie par exemple, bon nombre de ses camions fonctionnent aux liquides de gaz naturel, une technologie que Paccar peut aussi offrir.

Selon M. Rosetti, elle suit aussi de près les progrès du véhicule tout électrique. Entre-temps toutefois, la technologie hybride paraît attrayante à l'entreprise.

Ses camionneurs ont reçu un programme de formation spécial pour conduire ces nouveaux véhicules qu'ils apprécient en raison de leur moteur plus silencieux. «Imaginez quelqu'un qui passe d'un véhicule de 14 ans à un flambant neuf et de technologie dernier cri», laisse tomber M. Rosetti.

Coca-Cola s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et sa consommation de carburant. Les T270 hybrides ont permis à Coca-Cola de réduire de 30% la consommation de carburant.

Évidemment, cela a un prix. Coca-Cola a payé ses camions hybrides environ 40% plus cher que des véhicules standard, ce qui porte leur prix à près de 90 000$US. Paccar refuse de commenter ce chiffre puisqu'elle vend par l'entremise de son réseau de concessionnaires.

Coca-Cola souhaite que d'autres propriétaires de grands parcs de camions lui emboîtent le pas de manière à faire tomber le prix des camions hybrides.

Paccar croit beaucoup aussi au potentiel de ses camions pour les services publics ou comme véhicules de pompier. La machinerie dont ils sont équipés peut être actionnée en s'alimentant sur la pile. Bref, le moteur ne consomme pas de carburant lorsque le véhicule ne roule pas.