L'entente de restructuration conclue ce week-end entre le constructeur General Motors (gm) et le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) ne va pas assez loin, selon des analystes de l'industrie.

Le président du syndicat, Ken Lewenza, affirme que l'entente préservera l'avantage du Canada sur les usines américaines pour ce qui est des investissements et qu'elle servira de modèle lors des négociations avec Chrysler et Ford.

Un analyste de DBRS, Kam Hon, a toutefois indiqué que, selon lui, l'entente n'est «pas matérielle».

Dennis DesRosiers, analyste indépendant de l'industrie, croit pour sa part que l'entreprise continue d'éviter les décisions difficiles, comme elle le fait depuis des années.

Selon lui, le coût horaire d'un travailleur de GM Canada, incluant les avantages sociaux, est de 75 $ à 78 $. Il croit que l'entreprise doit réduire ce montant de 20 $, mais qu'elle ne l'a fait que «de six ou sept (dollars)» jusqu'ici.

L'entente annoncée dimanche est assujettie à l'approbation des 10 000 travailleurs syndiqués de GM, qui voteront mardi et mercredi.

L'entente sera en vigueur jusqu'en septembre 2012 et prévoit le gel des salaires de base des employés de la chaîne de montage à environ 34 $ l'heure. Une «prime annuelle spéciale» de 1700 $ sera éliminée et les congés payés seront réduits de 40 heures par année.

Des modifications importantes seront apportées à toute une gamme de garanties de soins de santé et autres avantages sociaux, et les dépenses engagées dans des programmes parrainés par le syndicat seront réduites du tiers environ.

Le président du syndicat a qualifié ces mesures de «sacrifice majeur».

M. DesRosiers croit pour sa part que l'abandon de l'ajustement annuel en fonction du coût de la vie n'aura pas beaucoup de conséquences puisque l'inflation est quasi inexistante. Il a de plus ajouté avec dérision que la réduction de 40 heures des congés payés signifie «cinq jours de moins au spa».