Les ventes de véhicules aux États-Unis ont accusé en février une chute de 38% sur un an, selon des chiffres livrés jeudi par le cabinet JD Power, suivant la chute de 37% en janvier et augurant d'une année 2009 encore plus rude pour l'industrie automobile que 2008.

L'autre cabinet de référence pour les ventes automobiles, Edmunds, prévoit quant à lui une dégradation encore plus sévère du marché pour février, de l'ordre de 41,4% sur un an, a-t-il indiqué dans une étude publiée peu après.

À nombre de jours ouvrables identiques d'une année sur l'autre, JD Power table sur un recul de 34% et Edmunds de 38,9%.

Toutefois, les deux cabinets soulignent un point positif à ces ventes: leur progression en glissement mensuel. Elles devrait ainsi augmenter de 14% par rapport à janvier selon JD Power, et de 4,6% selon Edmunds.

Les constructeurs automobiles doivent publier leurs ventes mensuelles mardi prochain.

Selon Edmunds, les constructeurs nationaux vont une nouvelle fois faire pire que la moyenne du marché, avec des ventes attendues en baisse de 53,1% sur un an chez General Motors, de 47,5% chez Ford et de 46,2% chez Chrysler (données ajustées des jours ouvrables). Les constructeurs japonais qui figurent dans le top 6 du marché devraient s'en tirer un peu moins mal: -36,3% pour Toyota, -32,1% pour Honda et -32,9% pour Nissan.

Côté perspectives, JD Power a aussi sensiblement revu en baisse sa prévision de ventes pour l'année toute entière, de 11,4 millions à 10,4 millions d'unités vendues.

Cette nouvelle estimation représente un recul attendu de 21% des volumes vendus en 2009, après une chute de 18% en 2008, à 13,2 millions d'unités. Les chiffres 2008 ont touché un plus bas depuis 1992 et selon les analystes, 2009 s'annonce comme un nouveau plus bas depuis 1982, en raison de la longue récession des États-Unis.

«Depuis décembre 2008, plusieurs variables économiques et de l'industrie affectant les estimations de ventes ont considérablement changé, débouchant sur une révision à la baisse de nos prévisions», a expliqué le cabinet JD Power, citant la montée du chômage, l'accès toujours difficile au crédit, la crise de l'immobilier et le mauvais moral des ménages.

«La crise du marché automobile continue de s'intensifier, mais nous pensons que nous ne sommes plus très loin du plus bas de ce cycle», concluent les auteurs de ce rapport, envisageant un plus bas en mars.

Toutefois, ils soulignent que leur pronostic est empreint d'«un haut degré d'incertitude», et qu'il dépendra de l'évolution du climat économique ces prochains mois.