À trois jours du coup d'envoi du Grand Prix de Valcourt et des festivités entourant le 50e anniversaire de la marque Ski-Doo, les employés de BRP encaissent une autre mauvaise nouvelle. La crise économique mondiale qui frappe fort aux États-Unis oblige le manufacturier de produits récréatifs à réduire de nouveau son volume de production de 15 %.

Ça fait déjà quelques jours que la direction de BRP rencontre ses employés pour faire le point sur la crise qu'elle traverse actuellement. Avec la ferme intention de conserver tous les emplois, l'entreprise a annoncé, pour ses plans d'assemblage et de fabrication, un arrêt de 30 jours de production. À la première semaine d'arrêt déjà prévue pour le début du mois de mars, la direction en ajoute donc une seconde, de même que d'autres semaines à temps réduit au courant de l'année 2009.

 

Plus encore, tous les professionnels et la direction générale de BRP verront leur salaire réduit de 7,5 % pour l'année fiscale s'échelonnant du 1er février 2009 au 31 janvier 2010.

«Ce sont des mesures temporaires. C'est une demande qui a été faite à tous nos employés partout dans le monde, pas seulement à Valcourt et Sherbrooke. L'économie tarde à reprendre et on se doit de faire des réajustements», a indiqué Pierre Pichette, vice-président aux communications et aux affaires publiques chez BRP.

À l'heure actuelle, BRP ne perçoit aucun signe de relance dans le secteur des produits récréatifs, ni même dans l'ensemble de l'économie mondiale. Cependant, BRP continue de croire en la relance. «On ne laisse aller personne. Tous les emplois seront sauvés. Il faut s'assurer que nous aurons suffisamment de gens pour la reprise», poursuit M. Pichette.

Travail partagé

Pour mener à bien cette réduction de production, BRP envisage de se prévaloir du Programme de travail partagé du fédéral pour aider les employeurs et les travailleurs à éviter les licenciements temporaires. De cette façon, le revenu des travailleurs admissibles aux prestations d'assurance emploi est assuré. «Comme il y aura des semaines de travail à quatre jours, nous évaluons la possibilité de nous prévaloir de l'aide du gouvernement», a confirmé M. Pichette.

Ces nouvelles mesures surviennent peu de temps après que l'entreprise ait d'abord retranché 370 emplois de production en septembre. Puis, au mois de décembre, BRP avait supprimé 550 postes de cols blancs et 430 emplois de production. Plus récemment, à la fin du mois de janvier, elle avait décidé de suspendre complètement sa production de motomarines pour une semaine au mois de mars.

«Il y a une différence fondamentale entre l'annonce faite avant Noël et celle-ci. Cette fois, il n'y a pas de pertes d'emplois et aucune restructuration des effectifs», a tenu à préciser M. Pichette, en indiquant que la direction avait examiné plusieurs scénarios avant de choisir celui de la réduction de production.

Dans les prochaines semaines, le manufacturier a l'intention de travailler à réduire ses inventaires avant «d'en rajouter par-dessus».