BMW a brutalement licencié 850 salariés lundi dans l'usine de la Mini, à Cowley, près d'Oxford, au Royaume-Uni. Le constructeur automobile allemand invoque une baisse de la demande dans le contexte de crise économique.

La production sur ce site qui emploie 4700 personnes pour fabriquer 800 petites voitures par jour a été suspendue pour la semaine. Le personnel travaillant jusqu'ici le week-end sera transféré sur la semaine à compter du 2 mars. «Cette décision n'a pas été prise à la légère», a déclaré BMW dans un communiqué, ajoutant que «les représentants syndicaux du site ont, bien sûr, participé aux discussions».

«Je n'ai jamais été malade, je n'ai jamais été absente et ils me disent une heure avant (d'embaucher) que je suis virée!», s'est indignée l'une des salariées concernées, Silvia Fernandes, sur la BBC. «C'est pour ça que les gens sont tellement en colère contre BMW et les syndicats.»

Tony Woodley, codirigeant de Unite, le plus grand syndicat britannique, a dénoncé une façon de faire «scandaleuse» et déclaré que le syndicat voulait «rencontrer la direction aussitôt que possible pour réagir contre ces réductions d'effectifs inutiles». «Nous maintiendrons par ailleurs la pression sur notre gouvernement pour qu'il protège davantage les emplois dans notre pays» et éviter «un carnage de l'emploi dans notre industrie automobile», a-t-il ajouté.

Autre codirigeant de Unite, Derek Simpson en a également appelé au gouvernement pour «soutenir l'industrie automobile et encourager les gens à acheter des voitures», ainsi qu'aux banques, «qui vont devoir recommencer à faire crédit sinon on court au désastre».

Le porte-parole du premier ministre Gordon Brown, Michael Ellam, a affirmé que l'exécutif était en train d'élaborer une série de mesures destinées atténuer l'impact de la crise. Les licenciements chez BMW «sont évidemment préoccupants», a-t-il déclaré, mais «le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour aider les personnes concernées».

BMW a fait état ce mois-ci d'une hausse de 4,3 pour cent des ventes de Mini en 2008, avec 232 425 unités écoulées, mais de ventes inférieures de 35 pour cent en janvier à celles de janvier 2008. Environ 80 pour cent des Mini fabriquées au Royaume-Uni sont exportée. BMW a racheté le symbole des Swinging Sixties en 1994 avec Rover.

Invoquant également la chute des ventes, le constructeur japonais Nissan a pour sa part supprimé 1200 postes dans son usine anglaise de Sunderland, et Honda a suspendu la production de son site de Swindon pour quatre mois.