Après deux années sombres marquées par des rappels massifs de jouets et la dégringolade de sa valeur en Bourse, Mega Brands (T.MB) a réjoui les marchés hier en annonçant la signature d'un contrat majeur avec Microsoft (MSFT).

Le groupe montréalais fabriquera et distribuera dès l'été prochain des jouets de plastique basés sur le nouveau jeu vidéo Halo Wars, de la populaire série Halo. Une nouvelle qui a fait bondir l'action de 182% à la Bourse de Toronto, lui permettant de franchir pour la première fois depuis des mois le cap symbolique du 1$. Elle a clôturé en hausse de 71 cents, à 1,10$.

 

Ce nouveau contrat est important à bien des égards pour Mega Brands, a fait valoir en entrevue Harold Chizick, vice-président, médias et communications.

«Ça montre que même si notre société a connu deux années difficiles, nous avons été capables d'attirer des partenaires de calibre mondial, qui croient en nos employés, nos produits et notre marque, a-t-il dit. C'est un gros vote de confiance pour nos actionnaires et nos investisseurs.»

L'entreprise a refusé de dévoiler l'ampleur du contrat signé avec Microsoft.

Cette nouvelle entente laisse toutefois entrevoir un énorme potentiel pour Mega Brands, considérant que les jeux vidéo de la série Halo, compatibles avec la console Xbox, se sont écoulés jusqu'à maintenant à 25 millions d'exemplaires dans le monde.

Certains détails restent à régler, comme le lieu de fabrication de ces pièces de plastique qui représenteront les personnages et véhicules de Halo Wars une fois assemblées. Ils pourraient être produits à Montréal -où le groupe compte 500 employés- ou en Chine. «En ce moment, nous regardons notre capacité et notre décision sera basée là-dessus», a dit M. Chizick.

Mega Brands mise également sur deux nouvelles gammes de jouets qui seront lancées l'été prochain, Battle Strikers et Streetz, pour assurer la relance de l'entreprise. Elles seront offertes à des prix modérés -entre 10$ et 30$ pour la plupart- pour atteindre le plus grand nombre de clients possible, a affirmé Harold Chizick.

«Nous avons beaucoup de raisons de croire que le vent va tourner pour l'entreprise en 2009, pour restaurer la valeur pour les actionnaires et ramener cette entreprise où elle était dans le passé», a-t-il avancé.

Mauvaises nouvelles

D'ici à ce que l'impact favorable de tous ces nouveaux jouets se fasse sentir, la société risque d'annoncer d'autres mauvaises nouvelles à ses actionnaires, selon la firme de notation Moody's.

Dans un rapport publié à la mi-décembre, l'agence new-yorkaise a prévu que le quatrième trimestre de 2008 serait «pire» que celui de l'année précédente (Mega Brands dévoilera ses résultats à la fin de mars).

Le groupe a vu son chiffre d'affaires baisser de 22%, à 129 millionsUS, au quatrième trimestre de 2007. La perte nette a atteint 66,2 millionsUS, comparativement à un profit de 2,8 millions US un an plus tôt.

Moody's a aussi abaissé deux cotes de Mega Brands en décembre, qui touchent 360 millionsUS de sa dette. L'ampleur de l'endettement, tout comme la faiblesse des liquidités, soulèvent plusieurs inquiétudes, a relevé l'agence de notation.

Certaines poursuites liées à la gamme de jouets Magnetix pourraient aussi revenir hanter l'entreprise, a souligné Moody's. Rappelons que Mega Brands a dû procéder à plusieurs campagnes de rappels au cours des dernières années après qu'un bambin soit mort étouffé par un aimant défectueux.

L'entreprise a par ailleurs choqué ses actionnaires l'été dernier en procédant à une injection de nouveaux capitaux de 75 millions sans les consulter au préalable. Mega Brands avait cité un urgent besoin de liquidités pour justifier son geste.