Le dirigeant d'une société pharmaceutique américaine a invoqué mardi « l'impératif moral » pour justifier la multiplication par cinq du prix d'un traitement contre l'infection de la vessie, en pleine polémique sur le coût des médicaments aux États-Unis.

Nirmal Mulye, le patron de la société Nostrum Laboratories, basée dans l'État du Missouri, a expliqué la flambée du prix d'une bouteille de l'antibiotique Nitrofurantoïne par « l'impératif moral de gagner de l'argent quand on le peut » et de « vendre le produit au prix le plus élevé possible », selon des propos rapportés par le Financial Times.

Ce traitement a vu son prix aux États-Unis passer de 474,75 dollars en janvier 2017 à 2392,32 dollars fin août 2018, selon les données de la société d'analyse Elsevier, soit une multiplication du prix par cinq.

M. Mulye a également justifié l'explosion du prix de ce traitement par l'augmentation du prix d'un produit concurrent, le Furadantin, vendu par le laboratoire américain Casper Pharma.

Le prix de ce traitement est passé de 990,99 dollars en 2015 à 2800 dollars en mars dernier, d'après la société Elsevier, ce qui représente une multiplication du prix par près de trois.

Contactée, la société Casper Pharma n'a pas donné suite à nos sollicitations.

Ces déclarations du patron de Nostrum Laboratories interviennent au moment où le président Donald Trump fait pression sur l'industrie pharmaceutique pour baisser les prix des médicaments.

En juillet, le géant pharmaceutique Pfizer a reporté la hausse du prix de certains médicaments après que le président se soit indigné contre ces augmentations.