L'administration Trump s'attend désormais à des progrès notables dans les discussions avec le Mexique pour moderniser l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

«Le nouveau président du Mexique (Andrés Manuel Lopez Obrador) a changé sa rhétorique de manière considérable», a estimé le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross, lors d'un entretien accordé à CNBC, ajoutant qu'il escomptait des «progrès substantiels» au cours de l'année à venir.

«Il aime l'idée de refaire l'ALENA», a ajouté Wilbur Ross. «Il a une très bonne équipe (...) pour mener les négociations».

Les tractations pour moderniser l'ALENA, qui unit les États-Unis au Mexique et au Canada, avaient été entamées en août 2017, à la demande du président américain Donald Trump, qui juge cet accord responsable de la disparition de milliers d'emplois, en particulier dans le secteur automobile.

Si les trois pays sont convenus que cet accord, entré en vigueur en 1994, avait besoin d'être modernisé, les tractations ont achoppé sur les exigences de l'administration Trump. Cette dernière veut notamment imposer une «clause crépusculaire» («Sunset»), qui, tous les cinq ans, permettrait aux parties de mettre fin à l'accord.

La Maison-Blanche entend aussi augmenter considérablement la part des composants américains dans le secteur automobile.

Après sept sessions de discussions, les tractations s'étaient arrêtées vers la mi-juin, à l'approche des élections mexicaines du 1er juillet, qui ont porté au pouvoir le candidat de la gauche, Andrés Manuel Lopez Obrador.

Les déclarations de Wilbur Ross interviennent alors que Donald Trump menace d'imposer des taxes douanières supplémentaires de quelque 20% sur les voitures.

Le président américain a demandé au département du commerce de mener une enquête pour savoir si les importations de véhicules menaçaient la sécurité nationale des États-Unis.

Les auditions dans le cadre de cette enquête ont démarré jeudi.

Jusqu'à présent, Wilbur Ross a estimé qu'il était trop tôt pour dire si les tarifs douaniers dans ce secteur, voulu par le président républicain, seraient finalement imposés.

Mais il est aussi l'ardent défenseur de la politique protectionniste de Donald Trump, dénonçant lui aussi des pratiques «déloyales» de la part des partenaires commerciaux des États-Unis.

Dans le dossier acier et aluminium, il avait ainsi recommandé d'imposer les taxes de respectivement 25% et 10% en vigueur depuis mars pour la Chine et depuis le 1er juin pour le Canada, le Mexique et l'Union européenne.

«Nous sommes dans une guerre commerciale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», a-t-il dit jeudi, ajoutant que l'idée d'une guerre commerciale n'était donc pas nouvelle.