De grandes entreprises américaines ont demandé mardi à l'administration Trump de mettre fin «immédiatement» à sa politique de séparation des familles d'immigrés clandestins aux États-Unis la jugeant «cruelle».

«Business Roundtable exhorte l'administration à mettre fin immédiatement à la politique de séparation des mineurs accompagnés de leurs parents», écrit Chuck Robbins, le responsable du portefeuille immigration au sein de cette organisation patronale. «Cette pratique est cruelle et contraire aux valeurs américaines», poursuit-il.

L'administration américaine a révélé la semaine dernière que sa nouvelle politique d'arrestation systématique des immigrés illégaux à la frontière avec le Mexique avait conduit depuis mi-avril à la séparation de 2000 enfants de leurs parents.

Les derniers chiffres officiels font état de 2342 mineurs séparés de leurs parents, entre le 5 mai et le 9 juin.

Jamie Dimon, le PDG de la première banque américaine JPMorgan Chase, est le président du Business Roundtable, qui regroupe des multinationales comme Caterpillar, Boeing, Walmart, General Motors, IBM, Johnson & Johnson ou encore General Electric.

Les relations entre le lobby des grands patrons et la Maison-Blanche se sont quelque peu refroidies récemment, un fossé étant même apparu sur le libre-échange.

Après avoir salué la réforme fiscale abaissant le taux d'imposition des entreprises ainsi que l'assouplissement de la règlementation dans plusieurs secteurs économiques, Business Roundtable a vivement critiqué la décision du président Donald Trump d'imposer des droits douaniers supplémentaires de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium de l'Union européenne, du Canada et du Mexique.

Des divergences de vues sont beaucoup plus profondes sur les questions sociétales: les grands patrons avaient notamment pris leurs distances après le décret anti-immigration et des propos tenus par le président à la suite de violences racistes à Charlottesville, en Virginie.

Business Roundtable appelle par ailleurs à une loi pour protéger les enfants arrivés illégalement aux États-Unis avec leurs parents («Dreamers»).