Le secrétaire américain au Commerce a reconnu jeudi que les États-Unis et la Chine avaient un «grand écart» à combler dans le différend les opposant sur leurs échanges commerciaux, mais il a «bon espoir» que les deux parties vont progresser.

«La bonne nouvelle est qu'ils [les hauts responsables chinois] vont venir ici [à Washington] pour poursuivre les négociations et j'ai bon espoir que nous allons faire des progrès avec eux», a déclaré Wilbur Ross lors d'une audition devant le Sénat.

Une délégation chinoise de haut rang est attendue la semaine prochaine dans la capitale fédérale faisant suite à une visite en Chine d'une délégation américaine conduite par le Secrétaire au Trésor Steven Mnuchin la semaine dernière.

La Maison-Blanche avait annoncé que le vice-premier ministre chinois Liu He conduirait ces nouvelles discussions. Proche du président Xi Jinping chargé de piloter la politique économique du géant asiatique, il avait mené la première session de pourparlers à Pékin.

Wilbur Ross a souligné que les États-Unis avaient présenté une liste détaillée de leurs exigences, «produit par produit et quantité par quantité».

La Chine est sous la menace, qui pourrait se concrétiser dès le 22 mai, de droits de douane américains sur quelque 50 milliards de dollars de produits exportés vers les États-Unis. Pékin s'est déjà dit prêt à répliquer avec des taxes sur 50 milliards de produits américains importés (soja, boeuf...).

Selon un document dévoilé par l'agence Bloomberg, et présenté comme un point de départ des négociations à Pékin, l'administration Trump exige une réduction «d'au moins» 200 milliards d'ici fin 2020 du déficit des échanges annuels avec la Chine (375 milliards en 2017, selon Washington).

La Chine a répondu en faisant des contre-propositions et les deux parties travaillent désormais «sur une série de demandes et de propositions très spécifiques», a ajouté Wilbur Ross.

Il a en outre assuré que l'administration Trump faisait de son mieux pour «minimiser l'impact de représailles sur le secteur agricole américain, largement visé par Pékin, soulignant qu'il serait «terriblement injuste qu'un seul secteur doive endurer des représailles infligées en raison d'efforts pour aider d'autres secteurs économiques».