Les États-Unis ont annoncé mercredi avoir déposé plainte auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) contre l'Inde et certaines de ses subventions aux exportations.

«Ces programmes de subventions aux exportations menacent les travailleurs américains en créant un terrain de jeu inégal sur lequel ils sont en concurrence», a déclaré Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce (USTR) cité dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors que l'administration Trump a lancé des actions tous azimuts pour contenir le déficit commercial des États-Unis avec le reste du monde.

M. Lighthizer souligne que les États-Unis utiliseront tous les moyens à leur disposition y compris ceux de l'OMC pour «promouvoir un commerce juste et réciproque».

La plainte américaine contre l'Inde cible en particulier les exportations du secteur des technologies informatiques.

«Ces subventions manifestes aux exportations fournissent des avantages financiers aux exportateurs indiens leur permettant de vendre leurs biens à des prix bas au détriment des travailleurs et industriels américains», déplore également le département du commerce.

Dans le détail, il explique que l'Inde exempte ses exportateurs de certaines taxes, de droits de douanes et de redevances et cite l'exemple de fabricants de produits en  acier, des entreprises des secteurs pharmaceutique, chimique et du secteur du textile et de l'habillement.

«Des milliers d'entreprises indiennes perçoivent des avantages totalisant plus de 7 milliards de dollars annuels pour ces programmes», affirme le département du Commerce en se référant à des documents du gouvernement indien.

Le déficit commercial des États-Unis avec l'Inde s'est élevé à 30,8 milliards de dollars en 2016. Et l'an passé, pour les seules marchandises, le déficit s'était élevé à 22,9 milliards.

Jusqu'à présent, l'administration Trump avait eu essentiellement recours à l'imposition de droits de douanes et de droits compensateurs imposées aux importations de produits qu'elle estime subventionnés ou vendus à des prix inférieurs aux coûts de production.

Donald Trump avait ainsi annoncé la semaine dernière l'imposition des droits de 25% sur les importations aux États-Unis d'acier et de 10% sur celles d'aluminium.

L'action de Washington auprès de l'OMC engage une procédure plus longue. Elle va donner dans un premier temps à une phase de consultations pour s'efforcer de trouver un accord à l'amiable. Si aucun consensus n'était trouvé, «les États-Unis pourraient demander l'établissement d'un groupe d'experts» (panel) pour régler ce contentieux.

«Nous ne pouvons pas rester aveugles face aux pratiques commerciales effrénées et injustes contre notre pays!», avait lancé Donald Trump mercredi plus tôt dans un tweet.

Washington envisage en outre des mesures ciblant les importations chinoises. La presse américaine faisait état de tarifs douaniers sur un volume d'importations chinoises équivalentes à 60 milliards de dollars, notamment des secteurs de la technologie et des télécommunications.

Les tarifs cibleront une centaine de produits chinois, a par ailleurs indiqué à l'AFP une source proche des discussions