Le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a affirmé mercredi que les États-Unis ne cherchaient pas une guerre commerciale et que la décision d'appliquer des taxes à l'importation d'acier et d'aluminium avait été «mûrement réfléchie».

«Nous ne voulons pas une guerre commerciale», a dit M. Ross lors d'une interview à la chaîne CNBC. Il s'exprimait au lendemain de la démission de Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump, qui était en désaccord avec cette initiative.

«Nous voulons avoir des bonnes relations avec nos alliés», a-t-il ajouté en affirmant que le fait que les États-Unis allaient pouvoir accroître leur production d'acier contribuerait à éviter une hausse des prix pour ce métal.

Concernant la démission de M. Cohn, le secrétaire au commerce a affirmé qu'il ne s'agit pas «d'une révolution de palais» et que le conseiller «considérait depuis un certain temps une mesure de ce genre».

Selon les médias, M. Ross et le conseiller de Donald Trump pour le commerce, Peter Navarro, ont joué un rôle déterminant et en coulisses pour convaincre le président d'annoncer ces tarifs sans en informer pas M. Cohn.

«Cela ne va pas être une grande guerre commerciale», a encore assuré M. Ross. «Le président n'aurait pas indiqué sa volonté de se montrer souple à l'égard du Canada et du Mexique s'il ne souhaitait que des solutions extrêmes. C'est une idée qui a été mûrement réfléchie ainsi que sa mise en application», a-t-il dit.

M. Trump a indiqué que le Canada et le Mexique pourraient être exemptés des taxes sur l'acier et l'aluminium si, parallèlement, ils se montraient prêts à renégocier d'une manière plus favorable aux États-Unis le traité de libre-échange nord-américaine (ALENA) qui les unit.

Peu après les déclarations de M. Ross, les chiffres du commerce extérieur des États-Unis pour le mois de février ont fait apparaître un nouveau creusement du déficit commercial qui a atteint son plus haut niveau en neuf ans à 56,6 milliards de dollars sur un mois.

Donald Trump a réaffirmé mercredi matin dans un tweet que le déficit commercial annuel des États-Unis avait atteint 800 milliards de dollars l'an dernier et en a imputé la responsabilité aux politiques de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche.