La croissance américaine a été légèrement révisée en baisse pour le 4e trimestre comme s'y attendaient les analystes, selon les chiffres du département du commerce publiés mercredi.

Le Produit intérieur brut (PIB) des États-Unis a avancé en rythme annuel de 2,5% au 4e trimestre, après +3,2% au 3e trimestre. La première estimation s'était établie à 2,6%.

Pour 2017, l'expansion demeure à 2,3%, mieux qu'en 2016 (+1,5%) mais moins bien qu'en 2015 (+2,9%).

L'administration Trump assure pouvoir doper la croissance du PIB de la première économie mondiale au-dessus de 3%, ce qui a été le cas aux 2e et 3e trimestre.

Le président de la Fed Jerome Powell a reconnu mardi que l'activité de la première économie mondiale avait accéléré depuis décembre. Il a fait référence aux massives réductions d'impôts pour les entreprises, la politique budgétaire étant devenue «plus stimulante».

La révision à la baisse d'un dixième de point au 4e trimestre s'explique par une très légère réduction de l'estimation des achats de biens durables dont la progression reste très dynamique (+13,8% au lieu de 14,2%), au plus haut depuis 2009.

Les stocks également, dans lesquels les industriels ont puisé plutôt que de les reconstituer, ont également pesé davantage sur le Produit intérieur brut.

Mais dans l'ensemble «le tableau général de la croissance au 4e trimestre reste le même», affirme le ministère du Commerce.

La consommation (+3,8%) a tiré l'expansion au dernier trimestre, encouragée par les perspectives de baisses d'impôts adoptées par l'administration Trump à la fin de l'année et par l'optimisme de la Bourse. Celle-ci n'a connu des turbulences que début février.

Les ménages ont largement dépensé dans les biens (+7,5%, chiffre révisé en baisse sur la 1re estimation), ce qui reste la plus forte progression d'achats depuis 7 ans.

Grimpant de 13,8%, les achats de biens durables, du type voitures, télévisions, réfrigérateurs, affichent toujours le rythme le plus fort depuis 9 ans.

Au rang des bonnes nouvelles pour l'administration Trump qui a fait de l'amélioration du commerce un cheval de bataille, les exportations ont augmenté plus qu'estimé (+7,1%) après une morne évolution au trimestre d'avant (+2,1%).

Mais cela ne compense pas la très forte augmentation des importations (+14%), la plus rapide depuis 7 ans.

L'investissement des entreprises a avancé de 6,6%, un peu moins que précédemment évalué, le recul s'expliquant par des investissements moins forts que prévu (+2,4% contre +4,5%) dans le secteur des produits protégés par les droits intellectuels.

Le marché immobilier, qui était tombé dans le rouge les deux trimestres précédents, a repris encore plus de vigueur que prévu (+13%).

Les dépenses publiques ont nettement participé à la croissance, affichant une hausse de 2,9% (contre 3% pour la 1re estimation), inédite depuis 2015 et tirée par les investissements dans la défense. Ceux-ci ont gonflé de 5,6%, la plus forte avancée depuis six ans.

La croissance du dernier trimestre 2017 fait encore l'objet d'une révision qui sera publiée le 28 mars.