La majorité des participants à la dernière réunion monétaire de la Fed ont averti que la croissance économique plus forte aux États-Unis allait peut-être nécessiter davantage de hausses de taux d'intérêt qu'initialement prévu, selon un compte-rendu publié mercredi.

Évoquant l'impact de la réforme des impôts dont l'effet sur l'activité «sera peut-être plus important qu'initialement estimé», les membres de la banque centrale ont jugé que «les perspectives de croissance plus fortes soulevaient la possibilité de davantage de hausses de taux graduelles». Jusqu'ici la Fed prévoyait trois hausses de taux d'un quart de point cette année.

La Fed explique ainsi qu'elle a ajouté dans son communiqué de la réunion du 30 et 31 janvier le mot «davantage» pour qualifier les futures «hausses de taux graduelles». La Banque centrale avait pourtant laissé les taux inchangés entre 1,25 % et 1,50 % lors de cette réunion et n'avait pas modifié non plus ses projections moyennes de trois hausses de taux.

Mais les membres de la Réserve fédérale ont admis, selon les minutes de la réunion, que «les effets suggérés de la réforme des impôts sur les dépenses des consommateurs et des entreprises, quoiqu'encore incertains, pourraient être plus importants qu'estimés à court terme».

Ils considèrent que le taux de croissance économique en 2018 risque d'«excéder leurs estimations» qui sont de 2,5 % et que «les conditions du marché de l'emploi vont se resserrer davantage».

Dans ces conditions, ils pensent aussi que les prix «vont sans doute augmenter en 2018».

Ils ont aussi noté que l'affaiblissement du dollar allait «aider à faire remonter l'inflation vers l'objectif de 2 %».

Certains participants en revanche, toutefois non majoritaires, doutent encore de l'accélération de l'inflation et pensent que les réductions d'impôts faites aux entreprises vont mener celles-ci à réduire leurs prix pour rester compétitives et gagner des parts de marchés.

Deux jours après cette réunion où la Fed avait laissé transparaître une possible accélération des tours de vis monétaire, la bourse de Wall Street, qui depuis l'élection de Donald Trump était sans discontinuer sur la pente ascendante, avait entamé de façon brutale une période de forte volatilité.

L'indice Dow Jones avait ainsi connu sa baisse la plus forte en plus de deux ans alors que le gouvernement publiait dans la foulée un bond de 0,5 % de l'indice des prix à la consommation (CPI) pour janvier, son rythme le plus rapide en quatre mois. Sur l'année l'indice est resté à 2,1 %. La Fed considère néanmoins davantage un autre indice, le PCE, qui reste pour l'instant sous les 2 %.

La Fed n'a par ailleurs pas semblé impressionnée par les primes et hausses de salaire entamées par certaines entreprises juste après la manne de réductions d'impôts qui leur ont été accordées. «Ce "boost" (salarial) pourrait n'être que des bonus isolés plutôt que des augmentations permanentes de salaires», notent plusieurs participants.