Jerome Powell, président désigné de la Réserve fédérale américaine (Fed) par Donald Trump, a été confirmé à ce poste en commission au Sénat mardi.

Ce vote par la Commission bancaire du Sénat a été obtenu avec 22 voix pour et une contre, celle de la démocrate Elizabeth Warren, qui s'oppose à la dérégulation financière.

Il ouvre la voie à la confirmation par le Sénat en séance plénière de l'ancien gouverneur de la Fed à la succession de Janet Yellen.

La date du vote par le Sénat n'a pas été indiquée. Le mandat de Mme Yellen, 71 ans, une démocrate nommée par Barack Obama, se termine le 3 février.

Ancien juriste et banquier, M. Powell, 64 ans, qui est gouverneur à la Fed depuis cinq ans, est vu comme un républicain modéré capable de consensus. Il avait été largement approuvé, même par les démocrates, à l'époque de sa nomination en 2012 en tant que membre du directoire de la Fed par Barack Obama.

Mais mardi, Elizabeth Warren, la bête noire de Wall Street, s'est opposée à sa nomination. Elle s'est dite inquiète de son intention d'assouplir la régulation financière. «Je m'oppose à la nomination de Jerome Powell», a affirmé Mme Warren, chef de file de la gauche du parti démocrate connue pour son hostilité aux poids lourds de la finance.

«Je crains beaucoup que la Fed ne réduise les réglementations imposées après la crise financière sous le leadership de M. Powell», a affirmé Mme Warren.

«Quand je lui ai demandé lors de son audition s'il pensait qu'il y avait une règle financière à renforcer (...) il ne pouvait pas en nommer une seule, pas une seule faille à combler, pas une seule clarification à faire dans la surveillance des banques par la Fed», s'est-elle indignée.

Elle a récusé les déclarations de M. Powell lors de son audition le 28 novembre où il a affirmé qu'«aucune banque en Amérique» n'était désormais «trop importante pour faire faillite» («too big to fail»).

La loi Dodd-Frank de régulation financière vise à éviter que si d'importantes institutions connaissent de graves difficultés, elles ne requièrent l'argent de l'État pour éviter que leur faillite ne mette en danger le système financier comme cela s'était passé en 2008-2009.

«"Too big to fail" est encore un problème dans ce pays», a ajouté Mme Warren. Expliquant que les grandes banques «croulaient» actuellement sous les bénéfices, elle a estimé que «les règlementations financières pour les grandes banques devaient être renforcées et non amoindries. Et, à cet égard, je doute que M. Powell dirige la Fed dans la bonne direction».