Le revenu de la classe moyenne américaine a augmenté en 2016 pour la deuxième année consécutive et atteint un plus haut historique l'année dernière, dépassant le sommet de 1999, selon une enquête officielle publiée mardi.

Le revenu réel médian des Américains, qui reflète bien les gains de la classe moyenne, a progressé de 3,2% en un an pour s'établir à 59 039 $ US, indique le Bureau du recensement américain (Census Bureau). C'est 1809 $ US de plus sur l'année qu'en 2015.

Cela surpasse le record atteint en 1999 avant l'éclatement de la bulle internet qui était de 58 655 $ US. Un record que le Census Bureau ne met toutefois pas en avant, car l'agence statistique a ajusté en 2014 ses mesures de revenus et d'inflation.

Cette amélioration des revenus -- quoique plus faible que celle de 2015 qui avait été de +5,2% -- montre que les Américains ont enfin commencé à durablement profiter de la reprise après la crise financière de 2008 qui avait profondément altéré les finances des foyers.

«Ces deux excellentes années ne devraient pas nous faire oublier que la majorité des Américains ont subi une perte de croissance pendant une décennie et demie», a commenté l'Economic Policy Institute, un centre d'études situé plutôt à gauche.

Selon l'enquête annuelle du Census Bureau, le taux de pauvreté a également baissé en 2016, s'établissant à 12,7%, un recul de 0,8 point de pourcentage ou de 2,5 millions de personnes. Il reste toutefois proche de celui de 2007, un an avant la récession provoquée par la crise des prêts immobiliers à risque (subprime), souligne le rapport.

Autre bonne nouvelle, alors que l'administration Trump veut se défaire du système d'assurance maladie Obamacare, le nombre d'Américains sans assurance maladie a diminué l'année dernière passant de 9,1% en 2015 à 8,8%. Ils sont donc 28,1 millions à ne pas disposer d'assurance maladie.

Les inégalités restent grandes néanmoins. D'abord entre les hommes et les femmes. Il y a une différence de plus de 10 000 $ US annuels entre leurs revenus, au détriment des femmes.

Le taux de pauvreté chez les Blancs non-hispaniques est de 8,8% soit 17,3 millions d'individus tandis qu'il est de 22% chez les Noirs (contre 24,1% en 2015), soit 9,2 millions en 2016. Chez les Hispaniques, il se monte à 18,4%, soit 11,1 millions.

Une catégorie de la population, les seniors, montre en outre une stagnation voire aggravation de sa situation financière. Le taux de pauvreté parmi les personnes de plus de 65 ans est restée à 9,3%, soit 4,6 millions, ce qui correspond à près d'un demi-million de plus qu'en 2015.