La Réserve fédérale américaine (Fed) a accordé mercredi, pour la première fois, un feu vert général aux plans de distribution de liquidités des grandes banques, à l'issue des tests de résistance annuels menés depuis 2010.

La banque américaine Capital One Financial Corporation a toutefois obtenu un feu vert conditionnel et devra modifier son projet de distribution de capital (versement de dividendes, rachats d'actions...) d'ici à décembre, a indiqué la Fed dans un communiqué.

Quelque 34 établissements, dont les actifs dépassent 50 milliards de dollars, étaient soumis à cette 2e phase des tests de résistance, mis en place par la loi Dodd-Frank de régulation de Wall Street, pour évaluer la solidité des banques dites «systémiques» en cas de crise économique sévère.

La première phase, qui évaluait de façon générale la solidité des coussins de fonds propres des banques en cas de crise, a été publiée le 22 juin et avait été également un succès.

Ce sans-faute du secteur bancaire, qui montre une bien meilleure capitalisation des banques depuis la crise, intervient alors que l'administration Trump pousse pour un assouplissement de la régulation bancaire.

Les responsables de la Fed ont répété mercredi qu'aucune décision n'avait été prise de ce point de vue.

Le processus de tests «a encouragé toutes les plus grandes banques à atteindre des niveaux sains de capitaux et a permis d'améliorer plus que substantiellement les projets de distribution de capitaux», a expliqué Jérôme Powell, gouverneur de la Fed.

Parmi les 34 banques, 13 établissements dont cinq filiales américaines de banques étrangères (Barclays, Credit Suisse, Deutsche Bank, RBC et UBS) étaient aussi soumis à une évaluation «qualitative» de leurs projets de distribution de liquidités.

C'est à ce titre qu'il a été demandé à Capital One de revoir son plan d'allocation du fait de  lacunes dans le processus de contrôles internes notamment, a précisé la Fed. Si cette banque ne soumet pas un plan amendé, elle pourrait être empêchée de procéder à ses plans de distribution de liquidités.

Par ailleurs, l'autorité de régulation a signalé qu'American Express avait ajusté, comme elle en a le droit, son plan de distribution entre les deux phases de tests.

Son niveau de capitaux propres avait été affecté par le scénario hypothétique de crise sévère de la première partie des tests, qui imaginait un taux de chômage à 10%, faisant reculer la consommation et générer des pertes du côté des cartes de crédit.

L'année dernière, Deutsche Bank et l'espagnole Santander avaient échoué à ces tests pour la deuxième fois consécutive tandis que Morgan Stanley avait obtenu un feu vert conditionnel.