Bien que le premier ministre Philippe Couillard se soit montré optimiste au terme de sa rencontre avec un des poids lourds économiques de l'administration Trump, lundi à Washington, cela ne veut pas dire que les principaux litiges commerciaux canado-américains soient sur le point de se régler.

Les dossiers du bois d'oeuvre, l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et la plainte de Boeing contre Bombardier ont notamment été abordés par M. Couillard au cours d'un entretien d'une vingtaine de minutes avec le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross.

« J'en sors plus optimiste que je ne l'étais à mon arrivée parce que j'ai senti un désir d'aller plus loin, d'avancer et d'avoir des ententes », a affirmé le premier ministre au cours d'une mêlée de presse dans le cadre de sa visite d'une journée dans la capitale américaine.

Le système canadien de la gestion de l'offre, l'énergie ainsi que l'industrie québécoise de l'aluminium ont également été des sujets abordés.

M. Couillard a pu s'asseoir avec M. Ross en marge du SelectUSA Summit, une conférence visant à promouvoir les investissements étrangers, à laquelle le secrétaire américain participait.

Le premier ministre a estimé que la renégociation de l'accord de libre-échange en vigueur depuis 1994 au Canada, au Mexique et aux États-Unis, qui doit s'amorcer à la mi-août, était le dossier qui risquait de prendre le plus de temps à régler.

« Ce que j'ai senti de sa part [à M. Ross], ce n'est pas nouveau, c'est un désir d'aller plus vite dans le dossier du bois d'oeuvre », a dit M. Couillard.

Celui-ci a toutefois concédé, comme la ministre fédérale des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, la semaine dernière, que les deux pays n'étaient pas près d'un rapprochement sur la question.

L'entretien n'empêchera pas non plus le département du Commerce d'imposer un droit antidumping - qui devrait être annoncé cette semaine - sur les exportations de bois d'oeuvre au sud de la frontière. Cette nouvelle taxe à la frontière s'ajoutera aux droits compensateurs annoncés à la fin avril.

Interrogé à son arrivée à la rencontre, le secrétaire au Commerce n'a pas voulu se prononcer sur les chances d'en arriver à un accord rapide sur le bois d'oeuvre.

Quant à la plainte de Boeing, qui accuse Bombardier d'avoir bénéficié de subventions indues pour vendre ses CSeries à des « prix dérisoires » aux États-Unis, M. Ross a laissé entendre que cette question n'allait pas être réglée de sitôt.

« Nous sommes au courant mais l'enquête n'en est qu'à ses débuts, alors il n'est pas approprié de spéculer sur son dénouement », a-t-il dit.

En début de journée, M. Couillard avait rendu visite à l'ambassadeur canadien dans la capitale américaine, David MacNaughton, en plus de s'entretenir avec le gouverneur du Kentucky, Matt Bevin.

La discussion visait entre autres à approfondir les relations entre le Québec et cet État américain, étant donné que l'ambassadrice américaine désignée à Ottawa, Kelly Knight Clark, est originaire du Kentucky, tout comme le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell.