Les États-Unis veulent lever «aussi vite que possible» l'incertitude créée dans les milieux d'affaires par la future renégociation de l'accord ALENA qui les lie au Canada et au Mexique, a déclaré le secrétaire au Commerce américain mardi.

L'administration Trump veut ouvrir des discussions sur cet accord de libre-échange conclu en 1994 et qu'elle juge défavorable aux intérêts commerciaux américains, même si le calendrier et les termes des négociations restent incertains.

«Nous savons tous que les dirigeants d'entreprise détestent l'incertitude. C'est très compliqué de prévoir des dépenses d'investissement quand on ne sait pas quelles seront les règles», a déclaré Wilbur Ross, lors d'un colloque à Washington.

«Nous sommes pleinement au fait de ce problème et nous espérons conclure les discussions aussi vite que possible», a-t-il ajouté.

Les États-Unis n'ont toutefois pas encore enclenché le processus de notification du Congrès permettant de débuter les négociations et n'ont pas encore décidé de leur forme précise.

«Nous n'avons pas encore décidé si nous nous acheminerons vers des négociations trilatérales ou si nous nous dirigerons vers des bilatérales qui se compléteraient», a souligné le ministre du Commerce.

M. Ross s'est également efforcé une nouvelle fois de tempérer les menaces de représailles commerciales agitées par le président Trump, notamment pendant sa campagne.

«Nous ne cherchons pas à déclencher une guerre commerciale avec quiconque, en tout cas sur le continent américain», a assuré le secrétaire au Commerce, ajoutant toutefois que les États-Unis n'hésiteraient pas à imposer des barrières douanières afin d'obtenir des accords commerciaux «équitables».

Concernant la dispute entre le Canada et les États-Unis sur le bois de construction, le ministre canadien du Commerce François-Philippe Champagne, qui était présent à la réunion mardi, a indiqué qu'il souhaitait un règlement négocié du conflit.

Washington a décidé fin avril d'imposer des droits compensateurs allant de 3% à plus de 24% sur les importations de ce matériau de construction en provenance du Canada.

M. Champagne a affirmé que les mesures américaines étaient «injustifiées et inéquitables» et que les autorités canadiennes étudiaient des mesures «pour défendre notre industrie».

Il a rappelé que le Canada avait gagné les quatre précédents arbitrages sur ce conflit qui oppose les deux pays depuis plusieurs décennies.