L'homme de confiance du président Donald Trump sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) exprime de la frustration à l'égard de la lenteur de l'intervention des législateurs américains.

Le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, a dit croire que le temps perdu pour déclencher le processus de renégociation de l'ALENA était néfaste pour les États-Unis.

M. Ross a soutenu que le Congrès américain était lent sur deux fronts : dans la confirmation du représentant au Commerce Bob Lighthizer, et dans l'approbation de l'avis formel qui lancerait le processus de 90 jours avant le début des négociations.

M. Ross avait espéré obtenir l'avis de 90 jours avant la pause de deux semaines de Pâques, ce qui ne s'est pas concrétisé.

Des priorités différentes semblent expliquer en partie la situation. Pour le président Trump, la renégociation de l'ALENA est une promesse majeure de campagne, tandis que plusieurs législateurs qui devront être consultés, et voteront éventuellement sur l'entente, n'ont pas présenté la révision de l'accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique comme une priorité.

Par exemple, un joueur clé dans les dossiers reliés au commerce, le président du comité des finances du Sénat, Orrin Hatch, a affirmé récemment aux médias qu'il s'attardait surtout à la confirmation du juge Neil Gorsuch à la Cour suprême. Maintenant que cela a été accompli, il y a une autre nouvelle priorité pour M. Hatch, et pour le Congrès, qui supplante l'ALENA : une réforme fiscale en profondeur.

Pendant que ces tractations ont cours, l'administration Trump n'a toujours pas en fonction son acteur pivot avec le Congrès.

La confirmation de M. Lighthizer comme représentant au Commerce semble être devenue un argument de négociations. Étant donné que M. Lighthizer pourrait avoir besoin d'une dérogation du Congrès pour se joindre au gouvernement, en raison du travail en droit déjà exercé pour des gouvernements étrangers, les démocrates veulent quelque chose en retour. En échange de la confirmation du choix du représentant au Commerce, certains demandent des garanties sur les retraites des travailleurs du charbon dans un projet de loi fiscal à venir.

« La lenteur est frustrante. Ils ont été très, très lents à conclure les audiences et à voter pour notre nouveau représentant au Commerce, Bob Lighthizer. Ce n'aide en rien », a dit M. Ross en entrevue, dimanche, à Fox.

Plus le temps passe, plus il pourrait être difficile de conclure une nouvelle entente sur l'ALENA.

Le Mexique, les États-Unis et le Canada vont, tour à tour, entrer dans une période électorale. Les Mexicains vont aux urnes dans un peu plus d'un an, et ensuite, le nouveau gouvernement n'est pas assermenté avant cinq autres mois. Les législateurs américains s'apprêtent à vivre les élections de mi-mandat à la fin de 2018. Un an plus tard, le Canada tiendra des élections générales.

M. Ross a exprimé le souhait de la conclusion d'une entente d'ici un an.

« De mauvaises ententes commerciales ne devraient pas pouvoir demeurer », a déclaré le secrétaire au Commerce, dimanche.