Les membres de la banque centrale américaine (Fed) ont mis en avant l'incertitude de l'impact sur l'économie des éventuelles mesures de relance de l'administration Trump, selon les minutes de la dernière réunion du Comité monétaire publiées mercredi.

Les participants ont souligné «la considérable incertitude sur la date et l'ampleur des changements de politique budgétaire», et plusieurs d'entre eux prévoient que leur impact n'interviendra pas avant 2018.

La moitié n'ont pas encore inclus ces éventuelles mesures de relance dans leurs projections économiques, précise ce rapport, alors que la majorité des membres de la Fed mise pour l'instant sur deux autres relèvements des taux après celui d'un quart de point opéré lors de cette réunion du 15 mars.

Le Comité (FOMC) dépeint une économie américaine «en croissance modérée» et proche de ses objectifs de plein emploi et d'inflation à 2%. Il considère néanmoins que les élections en Europe font peser des risques à la baisse pour la croissance économique à court terme.

«Plusieurs participants ont averti que les élections à venir dans les pays européens posaient des risques à court et long terme», dit le compte-rendu, faisant référence aux élections en France et en Allemagne.

Mais globalement les risques pour une accélération ou au contraire un ralentissement de l'expansion sont pour l'instant «équilibrés».

Les responsables de la Fed ont de nouveau débattu de la future réduction du bilan de la Fed, c'est-à-dire de cesser de réinvestir dans les obligations achetées massivement pendant la reprise pour soutenir l'activité.

Ils ont conseillé d'avertir le public «longtemps à l'avance» quand il sera décidé d'entamer ce processus de dégonflement du bilan de la banque centrale.

Effet expansionniste

La majorité estime que les plans économiques de l'administration Trump, comme les réductions d'impôts ou les dépenses d'infrastructure, auront un effet «expansionniste». Mais quelques-uns pensent que ces mesures, notamment contre l'immigration et le commerce, pourraient avoir un impact négatif.

Au cours de cette réunion, les participants ont relevé que «l'optimisme des entrepreneurs demeurait élevé dans plusieurs régions».

Ils ont mentionné la récente appréciation du prix des actions, qu'ils attribuent davantage aux attentes de la part des investisseurs de mesures favorables aux entreprises plutôt qu'à la perspective d'une accélération de la croissance.

Certains ont remarqué que les prix boursiers étaient «assez hauts par rapport aux normes classiques de valorisation».

La Fed tient sa prochaine réunion de politique monétaire les 2 et 3 mai. Les acteurs financiers ne s'attendent pas à un nouveau relèvement des taux d'intérêt au jour le jour dès ce rendez-vous, mais peut-être au suivant, dès le mois de juin.

Le coût du crédit que les banques se font entre elles évolue entre 0,75% et 1% et reste «accommodant» permettant une nouvelle amélioration du marché du travail, assurent les membres du Comité.

Ils ont de nouveau débattu de la future réduction du bilan de la Fed, c'est-à-dire de cesser de réinvestir dans les obligations achetées massivement pendant la reprise pour soutenir l'activité.

Ils ont conseillé d'avertir le public «longtemps à l'avance» quand il sera décidé d'entamer ce processus de dégonflement du bilan de la banque centrale.