Un membre de la Réserve fédérale a estimé mercredi que la Fed devrait relever les taux quatre fois cette année, un rythme plus rapide que celui prévu par l'ensemble des participants au Comité monétaire.

Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de Boston, connu jusqu'ici pour ses positions ultra-accommodantes, a drastiquement changé d'opinion, estimant qu'il fallait prévenir une surchauffe de l'économie.

La Fed a déjà relevé les taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage en mars et M. Rosengren plaide pour trois autres hausses, «au cours d'une réunion monétaire sur deux».

La prévision médiane des participants au Comité monétaire (FOMC) mise sur trois relèvements en tout.

Dans un discours à Boston, M. Rosengren estime que cette accélération des relèvements représenterait «un rythme plus régulier» de hausses des taux «mais restant encore progressif».

«Cette cadence serait plus lente que le précédent cycle de resserrement monétaire, qui avait commencé en juin 2004, où le FOMC avait relevé les taux à chaque réunion 17 fois», a-t-il souligné.

M. Rosengren, qui ne vote pas au FOMC cette année mais qui participe aux discussions du Comité, ne cite pas explicitement les projets de relance budgétaire de l'administration Trump pour argumenter sa position.

Mais il met en avant «les bonnes nouvelles de l'économie» et le fait qu'à la fin de l'année le plein emploi et la cible d'inflation de 2% visée par la Fed seront atteints.

Il note aussi des risques de «surchauffe» de l'économie qui pourraient déjà être signalés par le haut niveau du prix des actifs boursiers et de l'immobilier commercial.

Le manque de main-d'oeuvre qualifiée va aussi provoquer des hausses de salaires, selon lui, qui sont traditionnellement un facteur de davantage d'inflation.

«Il est important d'éviter de créer une économie en surchauffe qui pourrait nécessiter de resserrer les taux plus rapidement, ce qui pourrait poser des risques à l'amélioration de l'économie que nous avons vue jusqu'ici», conclut M. Rosengren.

Ce membre de la Fed était jusqu'ici résolument dans le camp des «colombes», peu pressé de renchérir le coût du crédit.

Pendant toute la période de la reprise, après la crise financière de 2008, M. Rosengren faisait partie du camp des «colombes», partisan d'une politique monétaire ultra-accommodante pour dynamiser l'emploi.

Mais depuis septembre 2016, où il a exprimé un vote de dissension face au statu quo du Comité qui avait laissé les taux inchangés, il s'est rangé dans le camp des «faucons», plus pressés de relever les taux.