La patronne de la SEC, l'autorité de régulation des marchés financiers américains, a annoncé lundi son départ, donnant ainsi l'opportunité à Donald Trump de nommer une personnalité en phase avec son programme de dérégulation du secteur financier.

Mary Jo White quittera ses fonctions à la fin de l'administration Obama prévue mi-janvier, selon un communiqué.

Cette ancienne procureure fédérale, qui a pris ses fonctions en avril 2013, était chargée de mettre en place une partie des dispositions les plus strictes de la réforme financière Dodd-Frank adoptée après la crise de 2008.

Elle a notamment poussé à un encadrement des fonds d'investissement, mis en place des règles pour limiter les activités spéculatives des grandes banques et forcé les entreprises à reconnaître les faits dans les accords à l'amiable conclus avec le gendarme de la Bourse.

«Mon devoir a été de m'assurer que (la SEC) adopte des protections sûres pour les investisseurs et les marchés et qu'elle établisse des fondations durables pour de progrès futurs dans des secteurs très sensibles telle la régulation de la gestion d'actifs», a déclaré Mme White, qui avait notamment dirigé l'enquête contre les terroristes des attentats du World Trade Center de 1993.

Mme White a toutefois aussi essuyé les critiques de l'aile gauche du parti démocrate, en l'occurrence de l'influente élue démocrate Elizabeth Warren, qui avait demandé mi-octobre son limogeage au président sortant Barack Obama.

Mme Warren, connue pour fustiger le secteur financier, reprochait à la présidente de la SEC d'être trop conciliante avec Wall Street et de ne pas oeuvrer en faveur de plus de transparence de la part des entreprises supervisées par le gendarme de la Bourse.

Le départ de Mary Jo White donne les coudées franches au nouveau président républicain Donald Trump pour mettre en place une équipe qui mettra en oeuvre ses projets de démanteler la réforme Dodd-Frank.

Le rôle de la SEC, née en 1934 suite à la crise de 1929, a été renforcé dans le cadre de cette loi dont le but est d'éviter une répétition de la crise de 2008 et de protéger les consommateurs des abus des banquiers.