La banque centrale américaine (Fed) a laissé mercredi les taux d'intérêt inchangés à moins d'une semaine de l'élection présidentielle, comme s'y attendaient les marchés.

Sans surprise avant le scrutin très disputé du 8 novembre, le Comité monétaire a maintenu le taux interbancaire dans la fourchette de 0,25% à 0,50%.

Dans le communiqué, le Comité ne donne guère d'indice sur une hausse possible des taux en décembre mais se montre nettement plus confiant sur une remontée de l'inflation.

Deux membres du Comité, Esther George, de la Fed Kansas City, et Loretta Mester, de celle de Cleveland, ont voté contre ce statu quo sur les taux, comme elles l'avaient déjà fait lors de la précédente réunion. Elles auraient préféré qu'ils soient relevés dès maintenant.

Les analystes qui s'attendaient à ce que la banque centrale donne un signal clair qu'elle entend donner un tour de vis monétaire les 13 et 14 décembre lors de la dernière réunion monétaire de l'année ont été déçus de ce côté là.

Le FOMC a préféré amender légèrement la formule qu'il avait adoptée en septembre en disant que les arguments en faveur d'une hausse des taux «ont continué» de se renforcer mais qu'il préfère «pour le moment» attendre de nouvelles preuves de progrès vers ses objectifs.

Fait nouveau néanmoins, qui peut être interprété comme l'annonce d'un prochain resserrement du crédit, la Fed ne s'est jamais montrée aussi confiante sur une remontée de l'inflation, qu'elle souhaiterait voir atteindre 2%.

«L'inflation va remonter vers 2% à moyen terme» après la dissipation des effets transitoires du recul des prix de l'énergie, assure la banque centrale. Elle se situe actuellement à 1,2% sur un an, selon l'indice PCE.

La Fed dresse un portrait relativement bienveillant de l'économie, mentionnant que la croissance s'est «accélérée» depuis le premier semestre, alors que l'expansion a atteint 2,9% au troisième trimestre. Les dépenses des ménages, moteur de la première économie mondiale, ont augmenté «modérément» mais les investissements des entreprises «demeurent faibles».

Les risques pour les perspectives économiques sont «dans l'ensemble équilibrés», assure la banque centrale, qui affirme continuer à surveiller les développements économiques et financiers mondiaux.