Un responsable de la Réserve fédérale (Fed) américaine, autorité de régulation bancaire, a estimé vendredi qu'il fallait davantage surveiller le système bancaire parallèle («shadow banking») au moment où celui-ci est en passe de reprendre de l'importance.

Le gouverneur de la Fed Daniel Tarullo a estimé dans un discours à New York qu'«alors que la finance de l'ombre avait singulièrement diminué depuis la crise» financière de 2008, «il y a de bonnes raisons de croire qu'elle va croître à l'avenir».

«Il sera essentiel de séparer toutes les activités qu'on peut caractériser comme relevant de la finance de l'ombre, afin de réguler celles qui posent des risques au système financier, sans pour autant alourdir inutilement la réglementation des formes d'extension de crédit qui, de façon plus ou moins anodine, répondent aux besoins d'investissements et d'épargne des ménages et des entreprises», a affirmé ce responsable, plus particulièrement en charge de la régulation.

Le «shadow banking», dont le périmètre exact est flou, désigne l'ensemble des activités qui contribuent au financement non-bancaire de l'économie, allant des fonds de couverture (hedge-funds) aux entreprises de capital-investissement en passant par les sociétés de crédit inter-entreprises, de financements participatifs (crowdfunding), voire les établissements de crédits à la consommation.

En 2014, le Conseil de Stabilité Financière (FSB) évaluait ce système bancaire parallèle dans le monde à 80 000 milliards de dollars, soit près de la moitié du poids du système bancaire traditionnel.

Le renforcement de la régulation bancaire depuis la crise a précisément «pu inciter à innover davantage en la matière», souligne Daniel Tarullo rappelant que ce système de financement hors-bilan des banques est aussi appelé «financement de marché». («market-based financing»).

Selon lui, «le risque le plus grave pour la stabilité financière réside dans la vulnérabilité des fonds de financement» à court terme et «des liquidations d'actifs». Ces risques «ont la potentialité d'être contagieux à l'ensemble du système», a encore alerté M. Tarullo.