Un responsable de la banque centrale américaine a plaidé vendredi pour que la Fed continue de relever progressivement les taux d'intérêt même si les données économiques apportent des signes contradictoires.

Eric Rosengren, président de l'antenne régionale de la Fed de Boston et pourtant réputé jusqu'ici grand partisan d'un maintien des taux bas, a pour la seconde fois en deux semaines indiqué qu'il était temps de normaliser graduellement la politique monétaire américaine.

«Il est raisonnable de chercher à normaliser progressivement la politique monétaire», a-t-il déclaré dans un discours à Quincy, au Massachusetts.

Un des risques «à attendre trop longtemps avant de resserrer (les taux) est de voir certains marchés d'actifs devenir exubérants», a estimé ce membre votant du Comité monétaire.

Dans un discours en Chine la semaine dernière il s'était déjà inquiété du gonflement des prix de l'immobilier commercial aux États-Unis.

M. Rosengren ne dit pas s'il est prêt à rehausser les taux d'intérêt dès la prochaine réunion des 20 et 21 septembre.

Mais selon lui, «manquer de continuer à ôter graduellement le soutien monétaire risque d'écourter, et non pas de prolonger, la durée de la reprise».

Même s'il reconnaît que la croissance américaine a été «décevante» au premier semestre et que les créations d'emplois ont été «inégales», «il est tout à fait possible que nous atteignions voire dépassions le plein emploi au cours de l'année prochaine», a affirmé M. Rosengren.

Ces déclarations contribuaient à faire remonter sensiblement le dollar face à l'euro et au yen.

Politique monétaire: «Il y a place pour un débat vigoureux»

Un gouverneur de la Réserve fédérale américaine a estimé vendredi qu'il y avait place «pour un débat vigoureux» sur la politique monétaire à suivre aux États-Unis, mais n'a pas exclu une hausse des taux avant la fin de l'année.

Daniel Tarullo, gouverneur de la Fed et membre votant du Comité de politique monétaire, a affirmé sur la chaîne d'informations financières CNBC que l'économie américaine n'était «pas en surchauffe» et qu'il y avait encore une marge de progrès sur le plan du marché de l'emploi.

«Le marché du travail est plat. Le taux de chômage n'est pas descendu depuis un an», a-t-il remarqué alors que celui-ci se situe à 4,9 %.

Dans le même temps, il a reconnu que l'inflation -un des principaux mandats de la Fed avec la promotion de l'emploi- remontait progressivement vers la cible de 2 %.

M. Tarullo a indiqué qu'il s'attachait «à trouver des signes tangibles que l'inflation allait continuer à progresser» vers cet objectif que la banque centrale estime sain pour l'économie.

«Il y a donc place pour un débat vigoureux», au sein du Comité monétaire (FOMC), a commenté M. Tarullo. «Je n'exclurais pas la possibilité d'une hausse des taux cette année», a-t-il reconnu.

Le FOMC se retrouve les 20 et 21 septembre, puis les 1er et 2 novembre pour une réunion sans conférence de presse de la présidente de la Fed, Janet Yellen, à la veille des élections présidentielles du 8 novembre, ce qui laisse peu de chance que la banque centrale agisse.

La dernière réunion de l'année, celle qui a jusqu'ici la faveur des marchés pour une éventuelle hausse des taux, est prévue les 13 et 14 décembre.