Les membres de la Réserve fédérale (Fed) craignaient déjà les impacts négatifs du vote sur le Brexit et ont jugé qu'il était «prudent d'attendre» d'en évaluer les conséquences, lors de leur dernière réunion monétaire mi-juin peu avant le vote britannique.

Selon les minutes de la réunion du 15 juin, lors que laquelle la Fed a laissé ses taux inchangés, le Comité monétaire a estimé qu'il «était prudent d'attendre (...) d'évaluer les conséquences du vote du Royaume-Uni sur les conditions financières mondiales» et l'économie américaine.

Le vote en faveur du Brexit est intervenu le 23 juin, engendrant des turbulences sur les marchés.

Lors de cette réunion, qui intervenait également après un rapport décevant sur l'emploi en mai, le Comité monétaire, se prononçant à l'unanimité, a laissé les taux en l'état, dans la fourchette de 0,25% à 0,50%, comme ils le sont depuis décembre 2015, date d'une modeste hausse, la première en presque dix ans.

Certains membres de la Fed ont douté par ailleurs que les conditions économiques permettent «bientôt» une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis.

Ils citent les risques qui pèsent sur les perspectives de croissance et certains estiment que la politique monétaire «doit peut-être rester accommodante pendant quelque temps pour permettre à l'inflation de remonter vers l'objectif de 2%». Ce doute s'est reflété dans l'abaissement de leurs prévisions de niveaux des taux à moyen terme. Les membres de la Fed voient désormais en moyenne les taux à 1,6% en 2017 au lieu de 1,9% précédemment.

Plusieurs participants se sont dit «moins confiants» dans le fait que l'inflation remonte vers le niveau souhaité par la Fed. Ils estiment que les progrès «pourraient être très lents», notamment à cause «des pressions désinflationnistes persistantes issues de la très faible hausse des prix et de la médiocre croissance à l'étranger».

Revenant sur le Brexit, la plupart des membres de la banque centrale ont estimé que les résultats du référendum «pouvaient générer des turbulences sur les marchés financiers qui pourrait affecter la performance de l'économie» du pays.

Certains se sont aussi inquiétés de «l'incertitude continue» quant à la politique des taux de change chinoise et «des niveaux d'endettement relativement élevés en Chine (...) qui représentent des risques appréciables pour la stabilité financière mondiale».

Sur le front de l'emploi, le sévère ralentissement des créations d'emplois en mai (38 000) a également refroidi les participants au Comité monétaire, «augmentant les incertitudes sur le rythme probable d'amélioration du marché de l'emploi». Mais ils ont estimé qu'il était «conseillé d'éviter de réagir avec excès à seulement un ou deux rapports».

Le ministère du Travail publie vendredi ses nouveaux chiffres de l'emploi pour juin. Les analystes tablent sur un net rebond des nouvelles embauches à 175 000.