Les États-Unis commettraient «la pire» des erreurs en abandonnant leur leadership sur le globe et en laissant d'autres pays prendre les commandes, a estimé lundi le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew.

«Le pire résultat serait de délaisser notre rôle de leadership et de laisser d'autres prendre la place», a indiqué le responsable dans un discours à Washington.

Plusieurs prétendants à la Maison-Blanche plaident pour un retour au protectionnisme économique et, dans le cas du républicain Donald Trump, menace de déclencher une guerre commerciale avec la Chine.

«Si nous voulons travailler pour les Américains, nous devons accueillir des nouveaux acteurs sur la scène économique mondiale et s'assurer qu'ils respectent les fondements du système que nous avons créé et que nous ayons une voix centrale dans l'élaboration des nouvelles règles», a-t-il argumenté.

Selon M. Lew, cette influence passe notamment par les piliers du système de Bretton Woods créé en 1944, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, deux institutions dont les États-Unis sont le premier actionnaire.

«Le fait est que les institutions financières internationales amplifient l'influence des États-Unis sur la scène mondiale», assure le secrétaire au Trésor.

«Le leadership mondial américain n'a pas toujours été populaire ici», toutefois a déclaré le responsable, qui a dû batailler pendant des années pour convaincre les élus du Congrès d'adopter fin 2015 une réforme de la gouvernance du FMI.

Dans son discours, M. Lew appelle d'ailleurs ces deux institutions, qui tiennent cette semaine leur assemblée générale à Washington, à se «moderniser».

Le FMI doit ainsi «intensifier» sa surveillance de sujets cruciaux comme les taux de change et les faiblesses de la demande mondiale tandis que la Banque mondiale doit être plus «efficace» et se doter des ressources nécessaires pour répondre aux défis des pays pauvres.