La banque centrale américaine (Fed) a fait une pause mercredi, laissant ses taux d'intérêt inchangés face au ralentissement de la croissance américaine et l'agitation sur les marchés financiers après avoir relevé les taux directeurs pour la 1re fois en neuf ans il y a six semaines, la Fed les a laissés mercredi entre 0,25% et 0,50%, selon un communiqué officiel.

La Banque centrale a jugé que la croissance économique américaine avait «ralenti» à la fin 2015. Les analystes s'attendant à une expansion de seulement 0,9% du PIB au lieu de 2% au 3e trimestre. Une estimation officielle sera publiée vendredi.

La Fed a indiqué qu'elle s'attendait à ce que l'inflation demeure «basse» à court terme en raison d'un nouveau recul des prix de l'énergie. Une autre raison d'attendre avant de reprendre la hausse des taux.

Le Comité de politique monétaire (FOMC) continue cependant de penser que l'inflation va remonter vers l'objectif souhaité de 2% «à moyen terme une fois que les effets «transitoires» des baisses de l'énergie et des prix à l'importation se dissipent.

Alors que les marchés boursiers ont connu une forte volatilité depuis le début de l'année notamment à cause des craintes sur un ralentissement de l'économie chinoise, les membres du FOMC affirment «surveiller de près les développements financiers et économiques mondiaux».

Il s'agit «d'évaluer leurs conséquences sur le marché du travail et l'inflation», dit le communiqué.

Les marchés ont été extrêmement volatils début janvier, avec plus d'une douzaine de séances à la baisse à Wall Street.

Malgré ce tableau de l'économie moins optimiste que le précédent, la Fed continue de promettre un resserrement «graduel» de la politique monétaire. Elle répète aussi que la trajectoire des taux «dépendra des perspectives économiques dont témoigneront les statistiques économiques».

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- Janet Yellen au Congrès - p/

Il n'y avait pas de conférence de presse prévue mercredi pour la présidente de la Fed Janet Yellen qui devrait toutefois s'exprimer devant le Congrès le 10 février prochain.

Depuis fin 2008, les taux à court terme ont été maintenus proches de zéro pour accompagner la reprise après la crise financière.

Le 16 décembre, jugeant le marché du travail proche du plein emploi et estimant que l'inflation était sur la voie du redressement, le Comité monétaire les a augmentés de 0,25 point. Mais pour certains de ses membres, inquiets de l'inflation trop basse, cette décision était «limite», ont révélé les minutes de la réunion.

«Il n'y a guère de surprise» de la part du Comité monétaire «avec cette décision unanime de laisser les taux en l'état et ce constat de risques accrus du côté des développements économiques et financiers mondiaux», a commenté Ian Shepherdson, économiste chez Pantheon Macroeconomics.

Côté positif, la Fed reconnaît que le marché du travail, dont la bonne santé fait partie de son mandat, continue de «s'améliorer» ce qui peut laisser la porte encore ouverte à une prochaine modeste hausse des taux lors de la prochaine réunion des 15 et 16 mars.

Cette première réunion de l'année, qui comptait au sein du Comité quatre nouveaux membres pour un an, s'est tenue pendant deux jours à Washington malgré une sévère tempête de neige qui a fermé les bureaux de l'administration en début de semaine.

Les présidents de banques régionales avaient l'option d'y assister par téléconférence, mais tous sont parvenus à venir en personne, a confié un porte-parole de la Fed.