La situation économique aux États-Unis «n'a guère changé» depuis que la Banque centrale a relevé ses taux d'intérêt à la mi-décembre, a estimé vendredi William Dudley, président de la Fed de New York, même si la croissance du 4e trimestre devrait être faible.

«Il apparaît que la situation n'a guère changé depuis la dernière réunion du Comité monétaire» même si les récents indicateurs pointent vers «un 4e trimestre faible du côté de la croissance», a déclaré M. Dudley lors d'un discours dans le New Jersey.

Le 16 décembre, la Fed a relevé son taux d'intérêt directeur d'un quart de point alors qu'il était maintenu proche de zéro depuis fin 2008. Les membres de la Fed ont indiqué qu'ils prévoyaient une poursuite «graduelle» de la hausse des taux au cours de l'année.

«En d'autres termes je m'attends à ce qu'une croissance économique suffisante» en 2016 «fasse encore baisser un peu le taux de chômage», a poursuivi M. Dudley.

Il a toutefois souligné que la première économie mondiale avait «des forces et des faiblesses». Au rang des faiblesses, «la chute des prix de l'énergie continue d'affaiblir les investissements» dans l'industrie extractive et le secteur manufacturier, pour lequel il ne voit pas d'amélioration pour 2016, «demeure très mou».

M. Dudley note aussi que «les développements à l'international, notamment sur les marchés émergents, posent un risque pour les perspectives de l'économie américaine imposant un frein sur les exportations et contribuant à une plus grande turbulence sur les marchés financiers».

Du côté des points forts, M. Dudley attend la poursuite de l'amélioration du marché immobilier.

Sur le front de l'inflation, le patron de la Fed de New York se dit rassuré par le fait que l'indice des prix hors énergie et alimentation a été «assez stable ces derniers mois».

«Une fois que les prix de l'énergie auront fini de baisser et que le dollar cessera de s'apprécier, on devrait voir l'inflation remonter», a-t-il assuré. La Fed vise un objectif de 2 % pour l'inflation à l'horizon de fin 2017, mais celle-ci se situe à peine au-dessus de zéro depuis des mois.

Balayant les critiques qui évoquent la possibilité d'une récession à venir, M. Dudley a déclaré que les périodes d'expansion, comme celle que connaît les États-Unis depuis six ans, «ne meurent pas de vieillesse».