Le Congrès des États-Unis a approuvé vendredi une vaste réforme du Fonds monétaire international (FMI), qui renforce le poids des pays émergents et qui était suspendue au feu vert américain depuis de nombreuses années.

Adoptée en 2010 par les 188 États membres du Fonds en pleine crise financière, cette refonte conduira également à doubler les ressources permanentes du FMI (quotes-parts) en les portant à quelque 660 milliards de dollars.

Son entrée en vigueur, prévue pour la fin 2012, était gelée par le veto de fait du Congrès des États-Unis, suscitant l'exaspération croissante des pays émergents et du FMI lui-même qui craignait pour sa « crédibilité ».

Le feu vert américain va rebattre légèrement les cartes au sein du conseil d'administration du Fonds - l'instance de direction qui se prononce notamment sur les plans d'aide - pour mieux refléter la montée en puissance des grands pays émergents au détriment des puissances occidentales.

À l'heure actuelle, la Chine, deuxième puissance économique mondiale, dispose de moins de 4 % des droits de vote au FMI, à peine plus que l'Italie dont l'économie est pourtant cinq fois plus petite.

Après la réforme, Pékin verra son poids quasiment doubler à plus de 6 % et sera le grand vainqueur d'un texte qui renforce également, dans une moindre mesure, les droits de vote de l'Inde (2,3 % à 2,6 %), du Brésil (1,7 % à 2,2 %) ou de la Russie (2,3 % à 2,6 %).

Avec 16,5 % des droits de vote, les États-Unis resteront toutefois le premier actionnaire de l'institution et continueront d'avoir un droit de veto sur les plus importantes décisions.

En donnant son feu vert, le Congrès a toutefois indiqué qu'il renforcerait son contrôle sur les prêts accordés par le Fonds et sur le mode de fonctionnement de l'institution.

En cas de prêt exceptionnel à un pays en crise, le représentant américain au FMI ne pourra ainsi donner son accord qu'après avoir informé les élus sur les détails du plan d'aide et sur la viabilité de la dette du pays renfloué.

Aux termes du compromis, les États-Unis devront également faire pression pour que le FMI supprime l'« exception systémique » qui avait été créée en 2010 afin de prêter davantage de fonds à la Grèce.