Les chiffres de l'emploi en juin aux États-Unis, qui sont publiés jeudi, devraient continuer sur leur solide lancée, dans la foulée de plusieurs indicateurs positifs pour la première économie mondiale.

Le gouvernement va dévoiler jeudi -avec un jour d'avance du fait de la Fête nationale du 4 juillet- le nombre des créations d'emplois pour juin ainsi que le taux de chômage et le salaire horaire moyen.

Les prévisions médianes des analystes tablent sur quelque 230 000 créations d'emplois, ce qui ferait baisser le taux de chômage d'un dixième de point à 5,4%, un niveau qu'il avait déjà atteint en avril.

Mais certains analystes sont beaucoup plus optimistes misant, comme Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, sur 280 000 créations d'emplois comme en mai.

Un premier indice a montré mercredi la vitalité du secteur privé en terme d'embauches. Les résultats de l'enquête mensuelle de la firme de services informatiques aux entreprises ADP ont surpris les analystes en affichant 237 000 nouvelles créations d'emplois en mai, le niveau le plus fort depuis décembre. Les économistes tablaient sur 220 000.

Les petites entreprises continuent d'être les leaders en terme d'emplois, créant plus de la moitié des nouvelles embauches (120 000).

Pour Mark Zandi, chef-économiste de Moody's Analytics qui compile les données du spécialiste des fiches de paie ADP, «la machine américaine des créations d'emplois marche à pleine vitesse».  Il prédit aussi que le bâtiment et l'immobilier, qui ont montré un regain d'activité au printemps, seront un des secteurs porteur de nouveaux emplois dans les mois qui viennent.

Selon l'enquête, le domaine des services a confirmé son dynamisme en créant l'essentiel des emplois en juin (225 000). Le secteur manufacturier est repassé dans le vert, embauchant 7000 personnes.

«L'enquête d'ADP a battu le consensus des prévisions, cela est de bon augure pour le rapport officiel sur le marché de l'emploi jeudi», a affirmé Chris Low, économiste pour FTN Financial.

Signaux positifs 

Dans un discours mardi, le vice-président de la Réserve fédérale (Fed) Stanley Fischer avait salué l'amélioration continue du marché du travail.

«Sur les cinq premiers mois de l'année, les gains d'emplois ont atteint 217 000 chaque mois en moyenne», a rappelé le numéro deux de la Fed soulignant que ce niveau était «au-dessus de ce qu'il faut pour maintenir le taux de chômage en l'état à évolution constante de la population active». Le taux de chômage se situait à 5,5% en mai.

M. Fischer a également relevé que le chômage à long terme avait reculé de même que le nombre d'employés à temps partiel faute de trouver mieux.

Ainsi ceux qui recherchent un travail depuis plus de 4 mois sont passés de 3,35 millions en mai 2014 à 2,5 millions en mai dernier, soit 28,6% des chômeurs. Ceux contraints de ne travailler qu'à temps partiel étaient 6,65 millions en mai contre 7,2 millions un an avant.

En avril, même si les créations d'emplois avaient flambé à 280 000, le nombre de chômeurs avait légèrement augmenté à 8,67 millions du fait de l'arrivée de nouveaux entrants sur le marché du travail.

Cette hausse du taux de participation au marché de l'emploi est généralement vue par les économistes comme un signe positif, signifiant que ceux qui étaient découragés d'être embauchés se remettent à chercher activement un emploi.

De nombreux indicateurs sont passés au vert ces dernières semaines pour l'économie américaine. Les dépenses de consommation sont au plus haut depuis six ans, le moral des ménages s'est raffermi et les ventes de logements neufs comme anciens se sont accélérées.