La Californie a estimé que les chauffeurs des voitures de la société de services de transport Uber (VTC) étaient des salariés et non des travailleurs indépendants, une décision qui remet en cause le modèle économique de la start-up.

Dans un précédent jugement émis ce mois, la commission du travail de l'État de Californie avait ordonné à Uber de rembourser à un de ses chauffeurs, Barbara Ann Berwick, plus de 4000 dollars de dépenses.

Uber avait fait appel de cette décision, qui ne s'applique qu'aux chauffeurs de Californie, devant un tribunal de l'État, à San Francisco.

Mais si la décision californienne était suivie au niveau mondial, elle remettrait en cause un des piliers du modèle économique d'Uber, qui est de considérer les chauffeurs comme des sous-traitants indépendants.

Uber prétend être une «plateforme neutre d'un point de vue technologique» pour ses chauffeurs indépendants, mais c'est elle qui pose la plupart des conditions d'embauche, a fait remarquer l'auditeur de l'État Stephanie Barrett.

Uber et ses dirigeants «sont impliqués dans chaque aspect des opérations» y compris les enquêtes menées sur les futurs chauffeurs et leur renvoi éventuel si leur évaluation s'avère trop faible, a-t-elle ajouté.

Pour cette raison, Uber doit «indemniser son employé pour tout ce que l'employé dépense dans le cadre de ses fonctions».

Mme Berwick avait demandé à être remboursée notamment des frais de péage.

Mais si tous les chauffeurs d'Uber étaient considérés comme des salariés, Uber devrait aussi payer des sommes d'argent colossales pour leur retraite ou d'autres dépenses.

Uber est devenue une des start-ups les plus chères au monde, dont la valeur est estimée à 50 milliards.

Elle a essaimé dans plus de 50 pays mais s'est aussi heurtée à plusieurs obstacles d'ordre réglementaire, tout en s'attirant l'opposition des chauffeurs de taxi traditionnels, qu'elle concurrence.

Sollicitée par l'AFP, la société n'était pas en mesure de réponse dans l'immédiat.