Plusieurs membres de la banque centrale américaine (Fed) ont estimé qu'une hausse des taux était «peu probable» en juin au vu des incertitudes sur la solidité de l'économie, selon le compte rendu publié mercredi de leur réunion d'avril.

«Plusieurs participants (...) ont jugé peu probable que les données disponibles en juin soient suffisantes pour établir que les conditions d'un relèvement des taux de l'argent au jour le jour sont réunies», indiquent les minutes de la réunion du Comité politique monétaire de la Fed (FOMC) des 28 et 29 avril.

Ces mêmes participants n'ont toutefois «généralement» pas totalement exclu cette possibilité, ajoute ce document.

Depuis 2008, la Réserve fédérale maintient ses taux directeurs proches de zéro pour soutenir l'activité mais songe désormais à commencer à les relever à mesure que l'économie américaine s'améliore.

Le calendrier exact de cette première hausse reste toutefois incertain et fait l'objet de nombreuses spéculations sur les marchés, inquiets de la fin de l'ère de «l'argent pas cher».

Ces nouvelles minutes semblent dénoter un regain d'attentisme du FOMC, dont plusieurs membres tablaient encore à la mi-mars sur une hausse des taux dès le mois de juin.

Depuis, l'économie américaine a montré des signes de faiblesse, incitant la banque centrale à plus de prudence. Au premier trimestre, la croissance économique des États-Unis a ainsi calé en ralentissant à +0,2% sur fond d'appréciation du dollar et de météo hivernale extrême.

«Le rythme de création d'emplois s'est modéré», relève également la Fed dans ses minutes, qui note que les membres du FOMC ont convenu que les dépenses de consommation au premier trimestre avaient été «décevantes».

Plusieurs d'entre eux ont toutefois estimé que ce coup de mou ne «durerait pas» et ne se prolongerait pas avec la fin de l'hiver et de certains facteurs conjoncturels (grève des dockers sur la cote ouest...).

Mais un certain nombre de participants ont également dit craindre que ce ralentissement ne «persiste». «(Ils) ont suggéré que les effets négatifs de l'appréciation du dollar sur les exportations nettes et du déclin des prix du pétrole sur les investissements des entreprises ne soient plus vastes et plus étendus dans le temps qu'initialement estimé», indique le compte-rendu.

La prochaine réunion du FOMC se tiendra les 16 et 17 juin.