La Banque centrale américaine a nettement abaissé mercredi ses prévisions de croissance et d'inflation en 2015 et 2016, tout en se montrant plus optimiste pour le taux de chômage.

Le produit intérieur brut du pays (PIB) ne devrait plus progresser que de 2,3% à 2,7% sur un an au dernier trimestre 2015, marquant une dégradation par rapport aux 2,6% à 3,0% prévus en décembre, selon les nouvelles projections trimestrielles du Comité de politique monétaire (FOMC).

Pour 2016, la Banque centrale américaine fait preuve de pessimisme en prévoyant une même fourchette de 2,3 à 2,7% de croissance, traduisant un abaissement par rapport à ses projections de décembre (entre 2,5 et 3,0%).

Sur les trois derniers mois de 2014, le produit intérieur brut américain a ralenti sa progression en augmentant de 2,2% en rythme annualisé, après quelque 5% au trimestre précédent.

Sur le front de l'emploi, la banque centrale fait en revanche preuve d'un regain d'optimisme dans ses nouvelles projections.

En 2015, le taux de chômage devrait évoluer entre 5,0 et 5,2% alors qu'une fourchette allant de 5,2% à 5,3% était jusque-là prévue, selon ces nouvelles projections.

L'an prochain, il devrait encore décliner et désormais se situer entre 4,9 et 5,1%, contre 5,0 à 5,2% prévus jusqu'ici.

En février, le taux de chômage a encore reculé pour s'établir à 5,5%, proche du plein emploi visé par la Fed.

Selon ces nouvelles projections, l'inflation aux États-Unis devrait en revanche s'éloigner cette année de l'objectif de 2% annuel fixé par la Fed.

Sur fond de décrue des cours mondiaux du pétrole, les prix à la consommation ne devraient plus progresser que de 0,6 à 0,8% en 2015, contre une fourchette de 1,0 à 1,6% attendue jusqu'à présent.

L'objectif de 2% d'inflation annuelle ne serait ainsi atteint au mieux qu'en 2106, selon ces projections

En janvier, l'inflation annuelle aux États-Unis a reculé à 0,2%, plombée par les prix énergétiques.

Les membres de la Fed ont également divulgué mercredi leurs nouvelles estimations sur le niveau des taux à l'avenir, où ils se montrent nettement moins pressés de les relever qu'en décembre.

Ainsi une vaste majorité du Comité monétaire (13 sur les 17 qui participent même s'ils ne sont pas tous membres votants) pense que les taux directeurs resteront en dessous de 1% fin 2015. Sept d'entre eux les voient ainsi à 0,625%. En décembre dernier, la majorité (9) pensait qu'à fin 2015 les taux seraient entre 1% et 2%.

Pour 2016, 11 sur 17 participants estiment que les taux s'étageront entre 1% et 2%. Ces projections sont également bien plus basses qu'en décembre où 13 participants pensaient que les taux d'intérêt atteindraient entre 2% et 4%.

Ce tableau, baptisé «dot-plot» («la carte des points») par les experts parce qu'il est constitué de points placés sur un tableau gradué, est très observé par les marchés, car il donne une indication de ce que pensent les membres du FOMC sur l'avenir des taux.

Mais son interprétation est limitée, car n'étant pas nominatif, on ne peut pas y distinguer où se positionnent ceux qui en étant membres votants du Comité décident vraiment du cours de la politique monétaire.