Toutes les banques les plus importantes aux États-Unis ont passé avec succès la première phase des tests de résistance 2015 signifiant qu'elles pourraient continuer leurs activités malgré une sévère crise financière, a affirmé jeudi la Réserve fédérale (Fed).

Cette première batterie de tests évalue de manière générale si les grands groupes bancaires ont assez de capitaux propres (5% au minimum) pour résister à des scénarios de crise.

Toutefois des résultats plus individualisés, incluant les plans de distribution de liquidités des banques (distribution de dividendes, rachats d'actions...), indiqueront le 11 mars si certaines des 31 banques mises à l'épreuve ont échoué à ces tests.

La Réserve fédérale pourra refuser, comme elle l'a fait l'année dernière pour cinq banques, les projets de distribution de capital de ces établissements si leurs ratios de capitaux propres tombent sous les seuils exigés.

Selon les tests publiés jeudi, les banques accuseraient toutefois des pertes cumulées de 490 milliards de dollars en cas de crise financière très grave, dont 340 milliards sur leurs prêts, a indiqué la Fed.

C'est la première fois depuis la mise en place des tests en 2009 après la crise financière qu'aucune banque ne tombe en dessous des seuils pour cette première partie des tests, a souligné un représentant de la Fed.

L'année passée, seule Zions Bancorporation, la plus petite des institutions sur la liste, avait échoué à cette première salve de tests. Son ratio de «capital Tier 1» (noyau dur des fonds propres) tombait en dessous du seuil requis de 5% des actifs en cas de crise. Cette année, son ratio est de 5,1%.

Plusieurs grandes banques d'investissements montrent néanmoins des ratios de capitaux Tier 1 de seulement 6,2% comme Morgan Stanley ou 6,3% comme Goldman Sachs ou la banque espagnole BBVA. Mais il faudra attendre le verdict du 11 mars avec les plans de distribution de leurs bénéfices avant d'en tirer des conclusions, a averti un responsable de la Fed.

Globalement, ces 31 groupes bancaires, ayant chacun des actifs d'au moins 50 milliards de dollars, verraient le ratio de leurs capitaux, constituant un matelas de sécurité par rapport aux risques, tomber de 11,9% à 8,2% en cas de crise grave, précise le régulateur dans un communiqué.

Ce minimum est bien au-dessus des 5,5% mesurés en 2009 juste après la crise financière provoquée par les prêts immobiliers risqués. L'année dernière, ce ratio était tombé de 11,5% à 7,6% après application des critères d'un scénario de crise.

Capitaux renforcés 

«Les plus grandes banques continuent de renforcer leur niveau de capital et d'améliorer leur capacité à prêter aux ménages et aux entreprises» en période de crise sévère, a indiqué la Fed dans un communiqué.

«Des niveaux plus hauts de capitaux renforcent la résistance de notre système financier», a affirmé le gouverneur de la Fed, chargé de la surveillance bancaire, Daniel Tarullo dans un communiqué.

«Forte d'un capital total de 17.000 milliards de dollars, l'industrie bancaire est bien placée pour continuer à être un des principaux pilotes de la croissance économique», s'est félicité le président de l'association des banquiers ABA, Frank Keating, dans un communiqué jeudi.

Pour cette cinquième édition des tests de résistance, la Fed a soumis ces 31 banques (dont 7 étrangères), représentant 80% des actifs bancaires du pays, à trois scénarios conjoncturels hypothétiques incluant 28 variables (monnaies, croissance, taux d'intérêt, inflation dans différents pays...).

La plus grave de ces hypothèses met en scène une récession prolongée avec un pic de chômage à 10% aux États-Unis accompagné de sévères récessions en zone euro et au Japon, d'une chute des actifs boursiers de 60% et des prix immobiliers de 25%.

L'année dernière, outre Zions, quatre autres grands groupes, dont Citigroup, les Britanniques HSBC et RBS et l'espagnol Santander, avaient échoué à la deuxième phase des tests et avaient vu leurs scénarios de distribution de bénéfices rejetés par la Fed.

Cette année selon le Wall Street Journal citant des sources proches du dossier, les filiales américaines de la banque allemande Deutsche Bank, nouvelle sur la liste des banques testées, et de l'Espagnole Banco Santander pourraient échouer à cette deuxième partie des tests.