Les sénateurs démocrates ont bloqué mercredi la tentative de la majorité républicaine de surmonter le veto de Barack Obama contre la loi autorisant l'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les États-Unis.

Le projet d'oléoduc, diabolisé par les écologistes et la plupart des démocrates, mais porté aux nues par les républicains et le gouvernement canadien, a été approuvé le 11 février par le Congrès, à majorité républicaine.

Usant de ses prérogatives constitutionnelles, Barack Obama a opposé la semaine dernière son veto à la loi, qu'il a renvoyée au Congrès.

Pour surmonter le veto et forcer la promulgation du texte, chacune des deux chambres aurait dû revoter à une majorité de deux tiers, soit 67 voix sur 100 votants au Sénat.

Mais mercredi, seuls 62 sénateurs contre 37 ont voté en faveur de la motion, qui a donc échoué. Quelques démocrates se sont joints aux républicains. Selon les règles parlementaires, l'échec au Sénat arrête la procédure parlementaire et la Chambre des représentants ne revotera pas.

Le dénouement parlementaire ne met pas un point final au projet Keystone XL, qui doit transporter du pétrole brut extrait des sables bitumineux de l'Alberta (ouest du Canada), jusqu'au Nebraska (centre des États-Unis) d'où il pourrait rejoindre les raffineries du golfe du Mexique via un réseau existant.

Le processus d'autorisation présidentielle, engagé par TransCanada en 2008 et que le Congrès cherchait à abréger par la loi, suit son cours.

Barack Obama doit décider si Keystone XL sert l'intérêt national des États-Unis, et il n'a pas encore dit comment il trancherait sur le fond, même s'il distille ici et là des indices de sa réticence.

Les associations environnementales et nombre de démocrates jugent que ce projet va à l'encontre des efforts engagés dans la lutte contre le changement climatique et mettent en garde contre les risques de fuite.

Les républicains minimisent ces risques et mettent l'accent sur les créations d'emplois et la priorité aux sources d'énergie nord-américaines.