Une future hausse des taux d'intérêt par la banque centrale des États-Unis pourra être accompagnée de turbulences sur les marchés, a mis en garde le président de la banque de Réserve fédérale de New York, William Dudley jeudi.

Dans un discours transmis à la presse et prononcé à Abou Dhabi, M. Dudley a estimé qu'il était pour l'instant trop tôt pour une première hausse des taux aux États-Unis alors que «le taux de chômage est haut et l'inflation trop basse».

«Un resserrement prématuré du crédit pourrait résulter en une économie plus faible et faire avorter la reprise (...) Cela serait difficile à rectifier», a estimé M. Dudley.

Mais ce responsable espère «que les perspectives économiques vont évoluer de telle manière qu'il sera opportun de commencer à relever les taux au cours de l'année prochaine».

«Cela serait une bonne nouvelle, même si cela devait provoquer un ou deux soubresauts sur les marchés financiers», a-t-il poursuivi.

«On doit être conscient que ce changement dans la politique monétaire va probablement s'accompagner d'une certaine turbulence sur les marchés financiers», a encore déclaré le patron de la Fed de New York. Il a ajouté que la normalisation de la politique monétaire américaine «pouvait créer de sérieux défis aux économies émergentes qui ont bénéficié de larges flux de capitaux ces dernières années».

En 2013, les investisseurs s'étaient détournés des pays émergents, inquiets de voir la banque centrale américaine annoncer la fin de son soutien monétaire exceptionnel à l'économie des États-Unis.

Ces mouvements de flux de capitaux avaient fait chuter les monnaies de plusieurs pays comme la Turquie, l'Afrique du Sud ou l'Inde.

M. Dudley estime toutefois que ces pays émergents sont «mieux équipés» aujourd'hui pour faire face à la normalisation de la politique monétaire américaine.

Évoquant les perspectives économiques aux États-Unis, M. Dudley affirme que la croissance en 2015 ne devrait «pas décevoir» et se ranger entre 2,5% et 3%.

Il a noté que le secteur énergétique était «un des éléments phares soutenant l'économie et l'investissement».

Il a spécifié que grâce à la nouvelle extraction d'hydrocarbures, la production de gaz naturel était en hausse de 15% depuis 2010 et celle de pétrole brut de 35%. Il s'est félicité de la chute des prix du gaz naturel qui a accompagné cette hausse de la production. «Ces développements ont considérablement augmenté les emplois et les revenus de ces industries et par là même la compétitivité du secteur manufacturier en général», a conclu ce responsable de la Fed.